Claude Marx, directeur général de la Commission de surveillance du secteur financier (CSSF) a tenu à rassurer les clients ING concernés.

La banque ING a récemment annoncé souhaiter se réorienter au Luxembourg. Depuis plusieurs semaines, certains clients ont eu deux mois pour fermer leurs comptes.

Chaque banque a le droit de changer de stratégie, le directeur de l'association bancaire ABBL Jerry Grbic, et le directeur général de la Commission de surveillance du secteur financier sont d'accord sur ce point. Mais dans ce cas précis, c'est plutôt la manière qui fâche, et surtout la communication de la banque qui est critiquée par les deux experts qui veulent désormais rassurer.

Le client ne doit surtout pas se faire de soucis: "Il est clair qu'ils doivent tout d'abord avoir accès à leur argent, il n'y a donc aucune raison d'appliquer des restrictions superflues", souligne Claude Marx.

Mais de nombreuses personnes concernées redoutent toutefois de se retrouver sans compte en banque du jour au lendemain, alors que leur ouverture est devenue de plus en plus difficile depuis les nombreuses régulations introduites en 2018. "Nous souhaitons réellement réunir ING et les autres banques de "retail" (banque de détail, ndlr) au Luxembourg autour d'une table afin de voir comment nous pourrions transférer certains dossiers, dans l'intérêt du client", explique Jerry Grbic. Les responsables tentent donc d'organiser une réunion entre les différents acteurs, mais il est clair que suite à la décision d'ING de réorganiser ses activités, les cinq autres banques spécialisées dans les opérations au détail auront plus de travail et devront probablement embaucher de nouveaux collaborateurs.

L'ABBL et la CSSF demandent que le délai de deux mois, dont le client dispose pour changer de banque, soit rediscuté: "les clients ont signé cette condition dans les conditions générales, c'est donc bien un contrat fait entre les deux parties. Mais je pense que nous nous trouvons dans une situation dans laquelle il faut surtout prendre en compte le temps que les autres banques nécessiteront pour ouvrir tous ces nouveaux comptes", explique Jerry Grbic. Claude Marx confirme que "s'il n'existe aucune raison urgente pour la fermeture d'un compte, le client devrait avoir autant de temps qu'il veut pour clôturer ses activités et pour trouver une nouvelle banque". De nouveaux clients arrivent donc tous en même temps sur un marché limité, mais il n'est pas encore clair combien de personnes sont réellement touchées par cette situation. Les estimations sont très larges et vont de 50.000 à 100.000 clients.

Que se passe-t-il alors si un client ne reçoit pas la lettre de la banque ou choisit de l'ignorer ? "Si une banque ne parvient pas à contacter un client, elle va prendre des mesures de précaution afin de s'assurer qu'aucune fraude n'a lieu", explique Claude Marx. Si une fraude est constatée, elle peut fermer le compte, ou bloquer les cartes de crédit dans un premier temps, afin de prendre contact avec le client, mais elle doit tout faire pour établir une connexion avec son client. Si ce dernier redonne signe de vie, alors il doit à nouveau avoir accès à son compte.

ING Luxembourg avait annoncé prendre position sur cette situation ce mercredi mais jusqu'à présent aucune communication n'a été publiée. Nos demandes d'interview ont également été ignorées.

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