
“Ces dernières années, tout a progressé extrêmement lentement et je pense que la résiliation de la convention est peut-être une bonne occasion pour réfléchir à cela” et débloquer la situation, a déclaré le Docteur Jean-Paul Pettinger jeudi matin sur RTL. Le président du Cercle des médecins généralistes (CMG) au Luxembourg estime cependant qu’il est important qu’une convention existe, “parce que c’est une garantie pour le patient et aussi pour le médecin que la relation avec la Caisse nationale de Santé se passe bien.”
Ces dernières années, les discussions ont surtout porté sur la médecine hospitalière. “Les hôpitaux sont massivement financés par des fonds publics, c’est normal, c’est la seule voie pour les financer, mais en revanche il n’y a pas de financement pour le secteur extrahospitalier et ses structures”, souligne le président du CMG. Et là, il y a effectivement “une demande” de la part des généralistes, “de réfléchir à la manière dont ils pourraient être soutenus”. Tout repose sur le seul médecin, “qui finance seul son cabinet, son secrétariat, ses infrastructures”. Là, on pourrait changer les choses, propose le président du Cercle des médecins généralistes. “En contrepartie”, les médecins pourraient offrir de meilleurs services ou, par exemple, des horaires d’ouverture plus étendus. L’informatique ou le personnel pour assurer le secrétariat, par exemple, ont un coût, et à ce jour, il n’existe aucune aide financière.
“Les sociétés médicales doivent également être dirigées uniquement par des médecins”. C’était “une revendication majeure” des généralistes. C’est pourquoi le CMG s’oppose aussi à ce que des investisseurs privés participent à la création de structures. “Nous avons également une vision critique du salariat dans ces sociétés, car nous estimons qu’il est essentiel qu’un médecin reste indépendant et qu’il puisse travailler librement dans l’intérêt du patient”, souligne le Docteur Pettinger. Sur ces points, il y a eu débat et le CMG est désormais quasiment sur la même ligne que l’AMMD, l’Association des médecins et médecins-généralistes.
Une autre revendication des généralistes est “que le généraliste continue d’être la figure centrale du système de santé”, c’est-à-dire “que le patient vient d’abord chez nous, afin que nous puissions mieux l’orienter.” Alors qu’il y a actuellement une “fragmentation de la médecine”, le président du CMG estime que “le généraliste doit rester le premier interlocuteur”, parce qu’on ne peut avoir une vision globale d’un patient “que si on le voit régulièrement et si on a un échange régulier”.
Le Docteur Pettinger estime toutefois que “le rôle d’un généraliste ne doit pas être d’interdire quelque-chose au patient”. Si un patient préfère consulter directement un spécialiste, il faut lui laisser cette liberté. Le cadre ne doit pas être trop rigide.
Actuellement, un médecin gagne le même montant qu’il consacre cinq minutes ou une demi-heure à un patient. Le temps consacré à un patient ne devrait-il donc pas être mieux rémunéré ? C’est “un sujet très complexe”. Les médecins généralistes doivent assurer beaucoup de rendez-vous pour voir tous les patients malades et éviter que les listes d’attente ne s’allongent trop. D’un autre côté, il faut pouvoir consacrer du temps aux patients qui en ont davantage besoin. “C’est un combat difficile au quotidien”.