
À l’automne 2023, près d’Echternach, un animal ressemblant à un loup a été filmé et a ensuite été effectivement identifié comme étant un loup. Il s’agissait là de la huitième confirmation de la présence d’un “canis lupus” au Grand-Duché. Avant que le ministère de l’Environnement publie une telle confirmation officielle, un certain nombre de critères doivent être remplis. Il faut soit des résultats positifs d’analyses ADN soit des photos ou des vidéos permettant d’identifier sans équivoque l’espèce de l’animal. Mais lundi, ce sont “seulement” les réseaux sociaux qui ont rendu virale la présence éventuelle d’un loup dans la région de Junglinster.
Faut-il divulguer toute observation, toute présence potentielle d’un loup au Grand-Duché ou faut-il attendre un peu que le fait soit confirmé? Une question à laquelle il n’existe pas de réponse qui convienne à tous. Il s’agit donc de peser le pour et le contre. Le message publié sur les réseaux par la “Lëtzebuerger Wëldschutzverband“ le 18 février mettant en garde contre la présence de loups dans la région de Junglinster était-il exagéré? Veulent-ils créer une panique? Mais bien sûr que non, corrige le président de l’ASBL pour la protection du gibier, Alain Schmit.
Puisque nous n’avons aucune expérience du loup, il est important de faire analyser chaque cas potentiel de présence de loup, indique-t-il, en demandant de “discuter ensemble” sur la manière de s’y prendre aujourd’hui et demain avec le prédateur qu’est le loup. Cela ressemble à une campagne d’information anticipée et raisonnable.
Comme parler n’apporte aucune certitude, l’agriculteur d’Imbringen dans la commune de Junglinster, dont le veau a été dévoré, a pris lui-même une initiative, car il veut savoir avec certitude s’il y a un loup dans les environs de Junglinster.
Silke Roth est spécialisée dans l’observation des loups. Elle s’est rendue spécialement à Imbringen. Elle a compris que plusieurs animaux s’étaient attaqués au cadavre du veau. La spécialiste allemande a repéré des égratignures laissées par les dents d’un renard sur les côtes du veau. Mais le renard n’est pas seul en cause. Silke Roth est formelle: arracher l’articulation de l’épaule d’un veau de six mois, un renard n’est pas capable de le faire.
Ses échantillons ont été envoyés à un laboratoire à Hambourg. Marc Elsen, l’agriculteur auquel appartenait le veau, attend impatiemment les résultats. Quant à Laurent Schley, directeur adjoint de l’Administration de la nature et des forêts et spécialiste du loup, il recommande malgré tout de garder à l’esprit le côté scientifique. Il faut continuer à signaler chaque cas où quelqu’un croit avoir aperçu un loup. Le “canis lupus” est un sujet sensible qui doit être discuté librement.
Attention! Le reportage en luxembourgeois de nos collègues de RTL qui suit, contient des images qui peuvent choquer la sensibilité de certaines personnes.