
"C'est un contexte très difficile" pour élaborer le budget de l'Etat, a déclaré jeudi sur RTL la députée CSV Diane Adehm, rapporteuse du projet de budget 2024.
Diane Adehm participera à la rédaction du rapport sur le projet de budget pour les mois de mai à décembre. Les premiers mois de l'année ont été budgétisés sur des douzièmes provisoires en raison des élections et du changement de gouvernement. Elle n'a pas encore commencé ses travaux, car le ministre des Finances, Gilles Roth, mène encore actuellement des négociations bilatérales avec les différents ministères. Le projet de budget sera seulement déposé à la Chambre le 6 mars et on ignore pour l'instant ce qu'il contiendra. Diane Adehm en connaît cependant la base de départ.
Ces dernières années, l'Etat a dépensé beaucoup d'argent suite à la crise du Covid, puis la crise énergétique. Avec pour conséquence que l'année 2023 s'est clôturée sur un déficit de 630 millions d'euros pour l'Administration centrale. La "feuille de route" pour l'année qui vient est de conserver le "triple A". En ce sens, la "ligne directrice" est de maintenir la dette publique sous les 30 % du PIB. Pour la députée CSV, il ne s'agit toutefois pas d'une ligne rouge: "S'il faut une fois la franchir à court terme, ce sera ainsi. Mais à moyen terme, la trajectoire doit être de rester sous les 30%".
Si l'année dernière les recettes ont augmenté, les dépenses l'ont fait deux fois plus. C'est pourquoi il faut agir du côté des dépenses, selon la majorité CSV-DP. Gilles Roth a également affirmé qu'à partir de 2025 "il faudra serrer un peu la vis". Selon Diane Adehm, cela signifie qu’il faudra tout revoir. La rapporteuse du budget 2024 a cité quelques exemples: l'État doit construire à moindre coût, ne plus participer à l'achat de bâtiments comme le K22 d'Arcelor Mittal au Kirchberg, ou encore embaucher des personnes ayant d'autres profils à l'État. Et Diane Adehm d'ajouter, "pas nécessairement moins bien payées".
Il est toujours "hors de question" d'augmenter les impôts afin de générer des recettes supplémentaires pour la coalition CSV-DP. La nouvelle majorité s'accommode-t-elle alors du fait que l’écart entre les riches et les pauvres continue de se creuser? Pour Diane Adehm, les transferts sociaux doivent être "beaucoup plus sélectifs" et il ne faut plus "rendre tout gratuit pour tous".
Dans son rapport sur le projet de budget, Diane Adehm veut se concentrer sur la place financière. Elle veut chercher à savoir si cette dernière reste la "vache à lait" du Luxembourg. Qu'il s'agisse de l'argent qui vient directement de la place financière ou des emplois qu'elle génère.