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Les recettes de l'État ont augmenté de près de 7% en 2023. En revanche, ses dépenses sont nettement plus élevées comme révélé ce mardi par le ministre des Finances.
Les nouveaux chiffres sur la situation financière de l'État au 31 décembre sont tombés. 2023 pourrait se solder par un déficit budgétaire de 630 millions d’euros. C'est le déficit provisoire de l’Administration centrale annoncé mardi matin par Gilles Roth, ministre des Finances, aux députés des commissions des finances et du contrôle de l’exécution budgétaire.
En effet certaines dépenses devront encore être comptabilisées durant une période dite "complémentaire" qui court jusqu’en avril 2024. Nul doute que le déficit pour l’exercice entier de 2023 sera, au final, encore une peu plus important.
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L’augmentation des dépenses est principalement due aux mesures tripartites, à la crise énergétique et à l'inflation mais aussi à la crise du Covid-19. Même si c'est "plutôt impopulaire", il faut veiller avec "doigté" "intelligence" à ne pas creuser davantage d'écart entre recettes et dépenses prévient Gilles Roth. Pour lui, "il faudra serrer un peu plus les vis" en 2025, 2026 et 2027.
Relancer la construction
Mais pas question d'augmenter les impôts. Ni de réduire les investissements nécessaires. À ses yeux, les dépenses pourraient être freinées ailleurs. Gilles Roth mise sur davantage d'efficacité, notamment grâce au digital. Le ministre s'engage en tout cas pour que le Luxembourg conserve son statut "Triple A" et continue à être attractif pour les citoyens et les entreprises.
À cause du changement de gouvernement, le projet de budget 2024 sera présenté fin mars. La crise dans le secteur de la construction y pèsera lourd. Un paquet de mesures devrait être élaboré dans les prochaines semaines. Le ministre des Finances, estime que "la baisse sensible des recettes liées aux transactions immobilières montre clairement la nécessité d’agir de manière conséquente". Il propose de prendre des "décisions courageuses pour relancer le secteur de la construction de logements et ainsi éviter une augmentation sensible de faillites d’entreprises et du chômage".
Une crise qui fait que les prévisions se confirment au niveau des recettes perçues par l’Administration de l’enregistrement, des domaines et de la TVA. Les droits d’enregistrement reflètent la situation difficile dans le secteur de la construction et la baisse sensible des transactions immobilières. Ils sont de 252,9 millions d’euros moins élevés que le budget voté.
La situation sur les marchés financiers et les taux d’intérêt expliquent la baisse des recettes perçues pour la taxe d’abonnement (-81,8 millions euros). Au niveau de la TVA, les rentrées fiscales n’atteignent que 94,9% du budget voté.
En revanche, les recettes en provenance des sociétés se portent bien. L’impôt sur le revenu des collectivités est en hausse de 313,3 millions d’euros et l’impôt sur la fortune de 222,3 millions d’euros par rapport à 2022.
Les recettes liées à l’impôt sur le revenu des personnes physiques a dépassé de 119,3% le budget voté et de celles de l’impôt sur les salaires et traitements atteignent 98,9% du budget voté.