Vitesse réduite et espace rendu à la mobilité douce sont le socle d'un "projet d'apaisement de la circulation réussi", expliquent les ministères de la Mobilité et des Travaux publics et de l’Intérieur. / © Ministère de la Mobilité et des Travaux publics / Ministère de l’Intérieur
La gouvernement a dévoilé ce jeudi son plan d'apaisement des villes. Et a développé un nouveau concept alliant mobilité, espaces verts et résidentiels, pour mieux construire les quartiers de demain.
Les quartiers des résidents luxembourgeois seront "apaisés". C'est l'ambition du gouvernement, qui a développé un programme repensant la mobilité, le résidentiel et les espaces verts des communes. Un projet qui se traduit par un triple objectif:
- améliorer la sécurité routière
- favoriser les déplacements à pied et à vélo
- créer des espaces publics accueillants
Dans les grandes lignes, cela se traduit par une baisse de la vitesse du trafic motorisé, synonyme de plus de sécurité. Mais aussi une chute de son intensité.
"L’espace public doit également être conçu comme un espace de vivre ensemble, constituer un lieu de rencontre et d’échanges sociaux pour tous afin de renforcer la cohésion sociale dans les villes et villages qui ont tendance à se densifier rapidement. L’apaisement de la circulation contribue ainsi à l’amélioration de notre qualité de vie" juge Taina Bofferding, ministre de l'Intérieur.
Pour dynamiser les quartiers déjà existants et éviter un désagréable "effet de couloir", le gouvernement suggère de rendre de l'espace aux piétons. En réalisant des plantations irrégulières de différents arbres. Et en cassant le caractère rectiligne de certains axes, en élargissant les trottoirs et en ajoutant des ilots, avec du mobilier urbain ou des arbres. Un moyen détourné de limiter la vitesse et d'éviter le trafic de transit dans certaines rues devenues moins pratiques pour les véhicules.
À court terme, le gouvernement envisage également des solutions provisoires comme des rétrécissements de voiries ou des bornes filtrant l'accès à un quartier spécifique. Avant de miser sur des solutions plus durables.
Des nouveaux quartiers repensés
Dans les nouveaux quartiers, c'est tout l'urbanisme qui est repensé. L'alternative voulue à la voiture, ce sont les modes de déplacement doux: la marche et le vélo. Pour favoriser ces pratiques sur les déplacements courts, il mise notamment sur des mesures déjà aperçues au Luxembourg. Le "trottoir traversant" qui remplace le passage piéton.
Les nouvelles lignes directrices développées par le gouvernement proposent également la création de raccourcis permettant de simplifier le trajet des passants et des cyclistes. Ainsi que des accès plus simples pour les transports en commun.
En revanche, cela revient aussi à empêcher le "trafic motorisé de transit". Comprenez les véhicules de passage, contraints de contourner le nouvel espace résidentiel pour se déplacer. "Il faut arrêter de concevoir l'espace public uniquement du point de vue de l'automobiliste" a justifié François Bausch, ministre de la Mobilité.
Les habitants auraient eux accès grâce à une route plus sinueuse, ne permettant que de faire le tour du quartier et de revenir à la route principale. Les places de stationnement seraient regroupées en bordures de quartier et non plus devant les habitations.
En filigrane, c'est l'ambition de rendre la rue aux habitants qui se dessine. Le futur quartier Kuebebierg prévu au Kirchberg en est un bon exemple. Reste aux communes à se saisir de ces nouvelles grandes lignes urbanistiques voulues par l'État. Et aux habitants à les adopter.
