Le budget communal de Larochette pour l’année à venir n’a pas été adopté à l’unanimité. Ana Teresa Marques Lima, membre du collège échevinal, a voté contre lors du conseil communal de cette semaine. Si le budget n’a pas été rejeté dans son ensemble, une telle prise de position reste exceptionnelle au sein d’une majorité communale.
Dans un communiqué publié après le vote, l’échevine explique que son refus ne visait ni les projets communaux ni le développement de la commune. Elle parle d’un signal d’alarme politique, destiné à dénoncer un dysfonctionnement dans la manière dont certaines décisions sont prises.
Elle souligne que le cadre légal ne permet pas de rejeter un poste budgétaire précis : un élu doit soit accepter, soit refuser le budget dans son ensemble. Une situation qui, selon elle, l’a contrainte à ce geste pour se faire entendre.
Au cœur de la polémique figurent des pressions exercées juste avant le vote. L’échevine affirme que le bourgmestre aurait subi des pressions de la part d’un conseiller communal, qui aurait menacé de ne pas voter le budget si un point précis n’était pas retiré.
Une décision qui irait à l’encontre de ce qui avait été arrêté auparavant au sein du collège échevinal. Selon Ana Teresa Marques Lima, ce type de situation aurait déjà provoqué par le passé des tensions au sein de la majorité.
Le désaccord porte sur le Syndicat d’Initiative et de Tourisme de Larochette (SITL), que l’échevine présidait jusqu’au 16 décembre 2025. Depuis le printemps, elle affirme avoir travaillé à une stratégie visant à renforcer l’attractivité touristique de la commune, malgré une subvention annuelle limitée à 5.000 euros.
Une demande de subvention exceptionnelle avait été introduite. Deux projets avaient été retenus : un marché médiéval et une marche dégustative. C’est ce second projet qui a suscité les tensions.
La marche dégustative, présentée comme un concept innovant mêlant nature, patrimoine local et produits régionaux, avait rencontré un succès lors de sa première édition. Une seconde édition, pouvant accueillir jusqu’à 450 participants, était en préparation.
Le projet a toutefois été retiré du budget ordinaire, notamment en raison du cumul des fonctions d’échevine et de présidente du SITL. Pour éviter toute accusation de conflit d’intérêts, Ana Teresa Marques Lima a démissionné de la présidence du Syndicat d’Initiative.
Dans la foulée, l’ensemble des autres membres du comité ont également quitté leurs fonctions, laissant le SITL quasiment à l’arrêt.
L’échevine dit avoir été contactée par d’autres syndicats d’initiative intéressés par la reprise du concept de la marche dégustative dans d’autres communes. Elle regrette que Larochette fasse aujourd’hui la une non pour une initiative touristique, mais pour des tensions politiques internes.
Ana Teresa Marques Lima exclut toute démission de son mandat d’échevine. Son vote contre le budget, insiste-t-elle, n’était pas un acte de protestation personnelle, mais un appel à revoir les méthodes de gouvernance communale.