
Le brevet de maîtrise est souvent un prérequis pour devenir gérant ou responsable d’une entreprise artisanale. La Chambre des députés a adopté mardi une réforme de la formation au brevet.
L’objectif de la réforme est de rendre la formation menant au brevet de maîtrise plus complète, plus flexible et également plus accessible, a indiqué la députée libérale et rapportrice du projet de loi, Barbara Agostino, qui explique que l’une des principales modifications est structurelle:
“Au lieu de 31 brevets, actuellement organisés en fonction de professions particulières, une quinzaine de brevets seront regroupés selon le domaine d’activité. Cette nouvelle structure est orientée vers des activités d’enseignement partageant des caractéristiques communes. Les cours seront restructurés en deux domaines d’apprentissage: un domaine commun à tous les secteurs, intitulé ‘Gestion d’entreprise et application pédagogique’, composé de cinq modules et un domaine spécifique par secteur, intitulé ‘Technologie et pratique professionnelle’”
De plus, la réforme prévoit la suppression de l’exigence d’une année de pratique professionnelle. Enfin ceux qui obtiendront leur brevet, récupéreront l’argent que la formation a coûté. À l’exception de l’ADR, les partis d’opposition ont salué cette réforme, même s’ils en ont critiqué certains aspects. La députée LSAP Francine Closener, par exemple, regrette qu’il ne s’agisse pas d’une réforme plus profonde:
“Nous ne comprenons pas pourquoi on ne profite pas de l’occasion pour relever le brevet de maîtrise au niveau CLQ6, c’est-à-dire au même niveau que le bachelor. La Chambre des Salariés d’une part et la Chambre des Métiers d’autre part, y sont clairement favorables. C’est déjà le cas en Allemagne, en Autriche, en Suisse et ailleurs. Et nos formations sont tout aussi complexes et n’ont rien à envier à celles dispensées à l’étranger.”
Le projet de loi portant sur le reclassement dans la catégorie de traitement B1 des membres du cadre policier actuellement classés dans le groupe de traitement C1, titulaires d’un diplôme de fin d’études secondaires et recrutés avant la réforme de 2018, a été adopté mardi par les députés à l’unanimité. 400 policiers sont concernés. Ce projet de loi supprime enfin ce que beaucoup qualifiaient d’injustice, selon la députée CSV rapportrice du texte, Stéphanie Weydert:
“Le projet de loi 8452, dont nous discutons aujourd’hui, revient sur une situation qui a depuis longtemps suscité de l’incertitude, en particulier dans le contexte des carrières dans la police. Il s’agit de quelque 400 fonctionnaires de police, définitivement recrutés depuis 2018 et qui possédaient en même temps les diplômes nécessaires pour accéder à la carrière B1. Malgré cela, ils ne pouvaient pas bénéficier directement ni automatiquement des nouvelles dispositions introduites à l’époque par la loi sur la police.”
Le reclassement s’appliquera rétroactivement au 1er août 2018. Les policiers concernés ne perdront donc pas un euro. Cette mesure représente pour l’Etat un coût de plus ou moins 42, 5 millions d’euros pour la période allant d’août 2018 jusqu’à fin 2023.
A partir de 2024 et les années qui suivent, ce reclassement coûtera annuellement à l’Etat 9,2 millions d’euros supplémentaires.