Les dirigeants de ispace, la société privée japonaise qui tentait de poser une sonde sur la Lune, ont annoncé vendredi “mettre fin à la mission” après avoir perdu le contact avec l’engin pendant la phase d’atterrissage. La sonde, nommée Resilience, devait se poser sur la Lune aux alentours de 19H17 GMT jeudi.
“Resilience a quitté l’orbite de la Lune pour commencer à descendre, passant d’une altitude d’environ 100 km à environ 20 km, puis a commencé à allumer son moteur pour ralentir”, a expliqué Takeshi Hakamada, le PDG d’ispace lors d’une conférence de presse. “Nous avons confirmé que la position de l’atterrisseur s’était déplacée pour devenir presque verticale. Puis la télémétrie a été perdue et après l’heure prévue de l’atterrissage, nous n’avons pas été en mesure de recevoir des données confirmant son atterrissage”, a-t-il ajouté.
“Nous estimons qu’il est hautement probable que notre sonde ait effectué un atterrissage brutal sur la surface de la Lune. Après la perte de communication, nous avons essayé de redémarrer l’atterrisseur, mais nous n’avons pas pu rétablir la communication. Nous avons donc décidé de mettre fin à la mission”, a-t-il précisé.
Il y a deux ans, l’entreprise avait déjà mené une première tentative d’alunissage qui s’était soldée par un crash.
Les manœuvres d’alunissage sont extrêmement complexes, en raison notamment de l’absence d’atmosphère, qui rend les parachutes inopérants. Les engins doivent opérer leur descente à l’aide de propulseurs, le tout avec une extrême précision.
A ce jour, seules deux entreprises américaines - Intuitive Machines et Firefly Aerospace - ont réussi à poser des engins sur la surface lunaire sans les faire exploser, deux sur trois n’ayant toutefois pas aluni correctement, ce qui a affecté leur fonctionnement par la suite.
Avant elles, seule une poignée de pays, à commencer par l’Union soviétique en 1966, y étaient parvenus. En janvier 2024, le Japon avait rejoint ce club très fermé en réussissant l’alunissage d’un engin de l’agence spatiale japonaise, la Jaxa. De plus en plus d’entreprises privées cherchent à offrir des opportunités d’exploration spatiale plus fréquentes et moins coûteuses que celles menées par les divers gouvernements.

Le robot spatial d’ispace a été envoyé dans l’espace en janvier à bord de la fusée Falcon 9 de SpaceX. Resilience aura presque pris cinq mois à rejoindre la Lune, utilisant les forces gravitationnelles pour son ajustement. Après plus d’un million de kilomètres parcourus, l’alunisseur Resilience est entré en orbite lunaire avec succès le 7 mai.
Il devait se poser sur Mare Frigoris (Mer du Froid), une plaine volcanique située dans l’hémisphère nord de la face visible de la Lune. L’engin transportait, en plus du rover fabriqué au Luxembourg, des instruments scientifiques développés par d’autres entreprises, et une maquette de maison réalisée par un artiste suédois, Mikael Genberg.
Le Rover Luxembourgeois était un petit bijou de technologie. Cet engin d’à peine 5 kilos a été conçu pour être capable d’explorer la lune, de filmer, prélever du régolithe (la poussière qui recouvre le sol lunaire) et d’analyser la présence d’eau.
Jusqu’à présent, seuls les États-Unis, l’Union soviétique de l’époque, la Chine, l’Inde et plus récemment le Japon ont réussi à se poser sur la Lune. Désormais, des entreprises privées cherchent à offrir des opportunités d’exploration spatiale plus fréquentes et moins coûteuses que celles menées par les divers gouvernements.
L’an dernier, Intuitive Machines, basée à Houston, est devenue la première entreprise privée à réussir un alunissage. Bien que son engin non habité se soit posé dans une mauvaise position, il a pu effectuer des tests et envoyer des photos.
Puis, en mars cette année, le Blue Ghost de Firefly Aerospace - lancé à bord de la même fusée SpaceX que Resilience - a également réussi son alunissage. Bien que lancée à bord de la même fusée que Blue Ghost, Resilience a mis plus de temps à rejoindre le satellite naturel de la Terre. Atterrir sur la Lune est un défi technique majeur, car les engins doivent ralentir lors de la phase de descente à l’aide de propulseurs contrôlés avec une extrême précision.