Le recours à des caméras-piétons était l’objet de discussions depuis 2016. A partir du 1er juillet 2025, tous les policiers en seront désormais équipés. “On est de toute façon filmé avec le téléphone portable. On va maintenant voir le point de vue du policier”, indique le syndicat de police auquel le projet avait été présenté une première fois en 2022 par le ministre Henri Kox.
La caméra suivra les déplacements du policier au quotidien. Si un incident survient, le policier pourra appuyer sur le bouton de la caméra et celle-ci s’allumera avec un bip sonore. La personne en face de lui devra cependant également être informée verbalement que la caméra est en marche.
“Des agents sont de plus en plus souvent dans des situations, où les gens ne veulent pas coopérer”, selon le ministre CSV Léon Gloden. “Il s’agit ici aussi de la sécurité des policiers. Et bien sûr, je tiens à l’affirmer aussi, de celle de la société civile. Il ne s’agit pas de créer un état de surveillance. Le sentiment d’être filmé seul peut empêcher les attaques contre les policiers. Les caméras et les images ne peuvent pas être manipulées. Il s’agit d’avoir une image objective de la situation.”
Pour des raisons de sécurité, la caméra enregistrera aussi des images 30 secondes avant d’être allumée. Lorsqu’un policier déclenchera sa caméra, celles des autres policiers autour se mettront en marche automatiquement afin de fournir une image globale de la situation. “La caméra est largement appréciée par nos fonctionnaires”, explique Alain Engelhardt.
Les cameras qui équiperont les policiers luxembourgeois sont de marque Motorola, une société sino-américaine. Les caméras et tout l’équipement qui les entoure, représentent un coût de 3,2 millions d’euros sur cinq ans.
L’enquêteur devra pouvoir prendre ces images pour achever son enquête. Après usage, la caméra sera placée dans son chargeur. Les images seront alors automatiquement téléchargées dans un serveur sécurisé en Allemagne. Elles seront conservées pendant 28 jours si elles ne sont pas utilisées dans le cadre d’une instruction, et puis détruites automatiquement, sans possibilité de récupération.
