Sondage PolitmonitorLe logement reste la préoccupation numéro un des Luxembourgeois

Gaël Arellano
Le logement reste la question qui préoccupe le plus les Luxembourgeois, d'après le dernier sondage Politmonitor. Une problématique centrale dans un pays où le m2 coûte toujours trop cher. Et les jeunes ne sont pas les seuls à s'en inquiéter.
© Domingos Oliveira/ Archives RTL

Pas de surprise ou presque dans la liste des problématiques qui inquiètent le plus les Luxembourgeois. Le logement reste en tête du classement (70%) devant la situation géopolitique internationale (64%) et ... l’augmentation du trafic (53%). Cette dernière devance des problématiques telles que la montée de l’extrémisme de droite (50%), le système des retraites (50%), le changement climatique (49%) ou encore la situation économique du pays (29%).

Ceux qui s’inquiètent le plus de la situation sur le marché du logement sont évidemment les plus jeunes des sondés (18-24 ans, 81%). Suivent les 24-35 ans (75%) et les 55-64 ans (74%). Des statistiques qui s’expliquent probablement par le fait que ces derniers sont parents ou grands-parents. Les moins inquiets sont les 35-44 ans (63%) et les plus de 65 ans (65%). Parmi les sondés, ce sont les électeurs du LSAP qui se montrent les plus inquiets (80%), devant les électeurs déi gréng (71%) et DP (66%).

Si les sondés se préoccupent moins de la situation internationale qu’il y a quelques mois (-2%), l’augmentation du trafic (+7%) semble être revenue sur le devant de la scène. Une question qui ne préoccupe pas vraiment les 18-34 ans mais qui semble être devenue une problématique centrale pour les plus de 55 ans. Sans surprise, ce sont les sondés installés dans le sud du pays qui s’en inquiètent le plus (57%). Les électeurs de l’ADR (61%) et déi gréng (55%) en font également une de leurs préoccupations principales.

Dans son sondage, ILRES a également demandé aux participants de déterminer les trois sujets dont les politiques doivent se saisir immédiatement. Ici, les priorités des sondés changent quelque peu. On retrouve notamment le changement climatique en deuxième position (8%). Le logement reste bien évidemment largement en tête (27%).

La sécurité au premier plan pour les étrangers

© Police Luxembourg

Petite nouveauté cette année: 400 interviews en ligne ont été menées en marge du sondage Politmonitor pour avoir une idée des sujets qui préoccupaient les étrangers installés au Luxembourg. Le premier constat est que le logement n’est pas en tête de leurs préoccupations (53%). Il reste néanmoins dans le top 2, derrière la situation géopolitique internationale (54%). En troisième place on retrouve l’évolution de la sécurité au Luxembourg (43%). À titre de comparaison, il ne se trouvait qu’à la 12e place des grandes préoccupations des Luxembourgeois.

Quand on demande aux résidents étrangers de quels sujets les politiques devraient se saisir immédiatement, le logement repasse en tête (25%). Preuve que cela reste une problématique centrale, indépendamment de l’origine des sondés. L’évolution de la sécurité au sein du pays fait également un saut dans le classement (14%) tout comme le changement climatique (9%).

Les festivités du “Trounwiessel” “valaient la peine”

© Steve Müller / RTL

Des questions liées à l’actualité ont également été posées aux participants du sondage Politmonitor. Parmi elles, on retrouve une question concernant les festivités du “Trounwiessel”. Et le constat est sans appel: la majorité des sondés ont considéré que les festivités “valaient la peine” (63%). Ils ont été bien moins nombreux à répondre par la négative (34%). Les proportions changent évidemment lorsqu’on s’intéresse aux sensibilités politiques des sondés.

Si on prend l’exemple des électeurs CSV, on constate que l’écart entre ceux qui y étaient favorables et ceux qui ne l’étaient pas se creuse (75% contre 24%, 1% “ne savent pas”). À l’inverse, lorsqu’on s’intéresse aux réponses des électeurs ADR, la balance penche dans l’autre sens. Ils ont été 52% à estimer que l’on aurait pu s’abstenir d’organiser de telles festivités contre 48% qui y étaient favorables.

Sans surprise, les festivités ont été largement plébiscitées par les plus jeunes des sondés (74% contre 20%). Les plus mitigés étaient les 25-34 ans (56% contre 41%). Toutes les autres catégories d’âge ont répondu favorablement à la question.

La classe d’impôt unique séduit, pas la réforme des retraites

La réforme des retraites ne semble avoir convaincu que les électeurs des partis de la majorité. En effet, elle n’est pas populaire auprès des électeurs du LSAP, déi gréng et de l’ADR. Ces derniers estiment d’ailleurs à 72% qu’elle n’est pas la mesure adéquate pour “pérenniser le système des pensions”. En s’intéressant aux réponses par tranches d’âge, on constate également qu‘il n’y a que les plus de 65 ans qui sont convaincus. Toutes les autres y sont majoritairement défavorables.

À l’inverse, la classe d’impôt unique est une idée qui séduit. 67% des sondés sont (plutôt) favorables à ce passage à une seule classe. Cela tous partis confondus, même si la majorité est moins sensible (60%) chez l’ADR. C’est chez les Verts que la mesure est la plus désirée (76%). Notons que cette proposition ne remporte l’adhésion que de 51% des sondés âgés de 18 à 24 ans.

La réforme ALPHA divise

© Hans Lucas via AFP

Les sondés ont été 54% à estimer que la réforme ALPHA mettait en péril le système scolaire luxembourgeois. Rappelons qu’il s’agit d’une réforme qui vient d’être votée à la Chambre des députés. Elle prévoit un changement majeur au sein des écoles du pays puisque le français sera bientôt proposé comme langue “principale” ou d’alphabétisation dès le fondamental.

Si le gouvernement s’est réjouit de son adoption, le résultat du sondage ILRES prouve qu‘il existe encore de grosses divergences d’opinion à ce sujet. On voit notamment que les électeurs de l’ADR étaient 81% à estimer que cette réforme mettait en danger le système scolaire luxembourgeois. La tendance inverse est observée lorsqu’on s’intéresse aux réponses des électeurs déi gréng (65% ont répondu “non”).

ILRES a ajouté une dimension “formation” à cette question et celle-ci met en évidence une tendance bien claire: moins les sondés étaient éduqués, plus il estimaient que cette réforme était dangereuse. La tendance s’inverse chez les personnes qui ont suivi des études supérieures: 50% ne voient pas la réforme comme un danger. À noter que dans ce cas, 3% se sont abstenus de répondre portant le pourcentage de “oui” à 47%.

La Défense luxembourgeoise ne convainc pas

Les Luxembourgeois savent que le pays est exposé à de multiples menaces nouvelles. Le Grand-Duché et ses voisins travaillent d’ailleurs sur une Stratégie nationale de résilience portant sur la défense de la démocratie, de l’État de droit et du gouvernement. Insuffisante pour les sondés : seuls 27% sont confiants dans la capacité du Luxembourg à se défendre face à ce genre de menaces (cyberattaques, drones, etc.). Le camp des sceptiques est largement majoritaire (59%) et plus représenté dans les partis hors de la coalition aux manettes.

Méthodologie

Ce sondage Politmonitor a été réalisé au Luxembourg par Ilres, pour RTL et le Luxemburger Wort, auprès de 1.042 Luxembourgeois, entre le 17 novembre et le 26 novembre 2025. De plus amples détails sur la méthode et le questionnaire de cette enquête sont disponibles sur Alia.lu

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