La Chambre des salariés avait marqué son désaccord la semaine dernière. Voilà que les Chambres de commerce et des métiers repoussent également le projet de réforme des retraites. Leur avis commun publié ce 1er décembre prouve à nouveau que le gouvernement a choisi une solution impopulaire.
Alors que la Chambre des salariés pointe du doigt une réforme “décevante” et “pas adaptée”, les Chambres de commerce et des métiers critiquent une réforme apportant “un grand nombre de difficultés”. Notamment sur l’allongement de huit mois de la durée de cotisation, considéré comme un “ajustement marginal, dont l’effet financier restera modeste et insuffisant pour garantir l’équilibre du régime à moyen terme”.
La hausse des cotisations de 24% à 25,5% (qui va faire baisser les salaires dès janvier 2026) est également peu appréciée puisqu’elle va augmenter le coût du travail pour les employeurs, “aggravant la perte de compétitivité des entreprises luxembourgeoises sans apporter de réponse structurelle et durable au déséquilibre du système de pension”.
La flexibilisation des périodes d’études - un des bons points de cette réforme pour les salariés - reçoit également un avis négatif. Et pour cause : les deux Chambres estimaient plutôt qu’il fallait envisager la suppression de ces périodes de formation dans les années de cotisation.
Reste finalement le système de retraite progressive, nouveauté qui doit permettre à un salarié de réduire progressivement son temps de travail en cumulant une partie de son salaire avec un début d’allocation de pension : “il aboutirait à en transférer la charge administrative et financière (même temporaire) sur les employeurs” peut-on lire dans le document envoyé aux députés. “Inacceptable” écrivent les deux Chambres.
Comme la Chambre des salariés, celles de Commerce et des Métiers reconnaissent bien l’importance de réformer un système qui fonce dans le mur. Mais sur le fond, le plan du gouvernement ne satisfait personne.
