“Lorsque nos opérateurs répondent quand un appel arrive au 112, on propose d’envoyer à la personne un lien par sms sur lequel elles peuvent cliquer. Il faut juste accepter le protocole proposé et en cas d’activation, ça nous permet de visualiser à travers la caméra du smartphone le type d’incendie auquel nous allons devoir faire face”, explique le capitaine Dimitri Martin.
Déjà utilisé en Moselle, ce système a tapé dans l’œil de la zone de la Province de Luxembourg. “Il y a parfois un monde d’écart entre une situation décrite par une personne au téléphone et la réalité constatée par l’une de nos équipes quand elle arrive sur les lieux”, poursuit le capitaine.
Le dispatching des pompiers, appelé Cozilux, déclenchait jusque-là, une intervention standard en fonction des informations reçues. Désormais, ils peuvent visualiser sur le terrain l’ampleur de la tâche à effectuer. “Dernièrement, on a été appelés pour un feu de ferme. La personne a accepté de se connecter à ZSLUX et ça nous a permis de nous rendre compte qu’il n’était pas nécessaire de déployer les moyens imaginés lors de l’appel.”
Ce temps a priori perdu entre l’appel et l’intervention peut aussi être optimisé pour savoir comment approcher du sinistre. “On peut aiguiller l’équipe si un chemin est encombré ou obstrué.”
Il faudra encore du temps avant que cette mise en place donne entière satisfaction. Ça ne marche pas à tous les coups. “Un jour, c’est un automobiliste qui a donné l’alerte en passant à proximité d’un potentiel début de feu. Il n’est pas resté sur place et comme c’était le seul numéro que nous avions…"
Ce système permet aussi au dispatcheur de partager le streaming avec une personne supplémentaire. Par exemple un officier ou un spécialiste en substances dangereuses capable de donner des précisions sur un produit ou sur le type d’intervention à faire.
A chaque époque son type d’intervention et Dimitri Martin est bien conscient que l’arrivée de l’Intelligence Artificielle pourrait être une source de progrès à l’avenir. “L’analyse d’images et la présence ou pas de personnes à l’intérieur d’un bâtiment en proie aux flammes serait, bien sûr, un grand pas. Car c’est notre première démarche lorsque nous arrivons sur place. Nous assurer qu’il n’y a pas de victime à évacuer avant de penser à limiter l’extension du feu afin qu’il ne s’étende pas au voisinage.”
La zone de Secours Luxembourg couvre 4.440 km2 et protège environ 270.000 habitants. Elle est la plus grande des 34 zones de secours belge dans le secteur le moins densément peuplé du pays. Elle peut compter sur 270 pompiers professionnels sur un effectif total de 750. Sa fierté est de compter dans ses rangs le plus de personnel féminin, avec approximativement 15% d’agents pour généralement moins de 10% dans les autres zones.
La zone totalise 30.000 interventions par an, avec 10.000 interventions par les pompiers et 20.000 interventions par les ambulanciers.
