
Ce trentenaire, récemment licencié par l’armée belge, a été arrêté en fin de journée en Norvège, a déclaré à l’AFP Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral.
Sa vidéo, relayée vendredi par plusieurs médias, montre une séance de tir à l’arme de poing, en forêt, au cours de laquelle est prise pour cible, collée sur un tronc d’arbre, une photographie du Premier ministre. Quatre coups de feu retentissent.
Le visage du tireur apparaît flouté mais on l’entend se présenter comme un militaire ayant fui l’armée “pour se cacher”.
Il s’exprimait en anglais et disait se trouver en Norvège, déterminé à “survivre”.
Une enquête a été ouverte pour “menace d’attentat terroriste” et confiée à un juge d’instruction bruxellois spécialisé en terrorisme, a annoncé le parquet fédéral.
“L’individu, né en 1993, est un ancien militaire qui a récemment quitté l’armée. Certains de ses propos évoquent des menaces à l’encontre du Premier ministre belge et/ou de membres du gouvernement”, a-t-on souligné de même source dans un communiqué.
La ministre de la Défense Ludivine Dedonder a précisé que cet homme, “impliqué dans des affaires judiciaires en tant que membre d’un gang de motards”, avait été licencié par l’armée, et contraint de restituer “son matériel militaire”.
Suivi par le service de renseignement militaire (SGRS), il s’est vu retirer en mai 2022 son habilitation de sécurité, en raison de ses démêlés judiciaires.
Et depuis juillet 2022 il n’a plus “mis les pieds dans les quartiers militaires, sauf pour certaines vérifications, comparutions devant une commission et la gestion de son licenciement”, a ajouté Mme Dedonder.
Une opération de police a eu lieu vendredi au domicile de l’ex-militaire, à Bourg-Léopold dans la province néerlandophone du Limbourg (nord-est), mais il ne s’y trouvait pas. “Il aurait quitté récemment le pays”, selon le parquet.
Par précaution des démineurs ont été appelés pour assister les policiers lors de la perquisition, et un périmètre de sécurité a été dressé.
De son côté le Premier ministre s’est voulu rassurant.
“J’écoute nos services de sécurité et leur analyse est qu’il n’y pas de raison pour moi de me mettre à l’abri (...) et de me faire du souci”, a déclaré M. De Croo à la télévision publique flamande VRT lors d’un déplacement à Pepinster (est).
La Belgique a été secouée il y a deux ans par l’affaire Jurgen Conings, du nom d’un militaire radicalisé lié à l’extrême droite qui avait fui sa caserne au printemps 2021 en emportant des lance-roquettes.
Ce quadragénaire était soupçonné de vouloir s’en prendre à des représentants de l’Etat belge et à un virologue connu.
Il avait été retrouvé mort dans une zone boisée du Limbourg après une traque de plus d’un mois. L’enquête avait conclu à un suicide avec un pistolet.