
Devant la cour d’assises de la Meurthe-et-Moselle, l’avocat général Jérémy Lapertot a également demandé que cette peine soit assortie d’une période de sûreté des deux tiers, “en considération de la nature des faits et de la personnalité” de l’accusé, qu’il a décrit comme “manipulateur, dominateur, intolérant à la frustration et violent”.
Déjà condamné à six reprises, dont quatre fois pour des violences, Yann Loppinet était incarcéré à l’époque des faits pour des violences avec arme sur sa compagne.
Nolan Halter, 24 ans, lui aussi condamné pour des violences conjugales, a partagé sa cellule du 29 septembre au 16 novembre 2021.
Ce jour-là, il a dénoncé auprès de surveillants “des coups de poing, de pied, dans le ventre, les jambes et les parties génitales”, et déploré avoir été “aspergé avec un produit ménager à l’odeur de javel”, ou encore avoir été “brûlé sur le doigt et la plante des pieds avec des allumettes”.
Il dit aussi avoir été forcé “à boire l’urine” de Yann Loppinet et à “ingérer ses propres excréments”.
“Il y avait dans cette cellule un dominant et un dominé”, a résumé Me Clémence Morel, avocate de la victime présumée, pour qui l’accusé, “dans la toute puissance et la perversion”, a transformé son client “en objet”. “Sa volonté de le faire souffrir est évidente, il brise son corps et son esprit”, a-t-elle martelé.
L’accusé, de son côté, a nié les violences. “J’écoute M. Halter et je suis sans voix, c’est aberrant”, a-t-il déclaré. “Je ne l’ai jamais porté dans mon coeur, (c’est) quelqu’un de détestable et de fourbe”, a-t-il concédé en fin d’audience. Pour autant, “ce n’est pas une raison pour lui faire du mal”, a-t-il ajouté.
Pour l’avocat de la défense, Me Thomas Hellenbrand, les déclarations de la partie civile ne sont “pas paroles d’évangile”. “Quand bien même il l’aurait violenté, il s’agit de maltraitance en cellule, mais en aucun cas d’acte de torture et de barbarie”, a-t-il plaidé.
Depuis le début de son incarcération en avril 2021, le plaignant a changé 15 fois de codétenu en raison de problèmes de cohabitation, de vol et d’hygiène. Son casier comporte 21 mentions.
En récidive légale, Yann Loppinet encourt 30 ans de réclusion criminelle.