
Ce texte, proposé en novembre 2022 par la Commission européenne afin de réduire les déchets, impose notamment des objectifs de recyclage pour tous les emballages à partir de 2030. Il fait l’objet d’un intense lobbying hostile des entreprises.
“Les boîtes en bois utilisées pour emballer les fromages comme le camembert ne disposent pas de filière de recyclage dédiée, car il serait trop onéreux de créer une chaîne logistique”, a expliqué à l’AFP l’eurodéputée macroniste Stéphanie Yon-Courtin, originaire de Normandie.
Son groupe, Renew Europe (centristes et libéraux), à l’initiative de la délégation française, a déposé un amendement pour réclamer que l’obligation de recyclage ne s’applique pas à ce stade aux emballages en bois(boîtes de camembert, de mont-d’or, bourriches d’huîtres, barquettes de fraises...) ni aux emballages en cire (ce qui concerne par exemple le Babybel).
Ils demandent à ce que la Commission européenne fasse un rapport d’ici fin 2028 pour évaluer la disponibilité d’infrastructures de recyclage pour ces types d’emballages, ainsi que le bénéfice pour l’environnement de l’obligation de les recycler, avant éventuellement de décider de les y soumettre.
Le texte avait pourtant fait l’objet d’un premier feu vert de la commission Environnement du Parlement européen en octobre.
L’amendement de Renew Europe “devrait recevoir une large majorité, parce que ce n’est évidemment l’intention de personne de supprimer les emballages en bois pour les camemberts”, a assuré le président de cette commission parlementaire, Pascal Canfin, membre de Renew Europe, qui dénonce “un oubli” de la Commission européenne.
Mais les inquiétudes exprimées par le groupe de fabrication d’emballages alimentaires Lacroix ont fait bouger les lignes, selon les services de l’eurodéputée belge Frédérique Ries, rapporteuse du texte.