Santé en Province de Luxembourg Pourquoi le département infirmier respire mieux chez Vivalia

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Sous pression après la crise Covid et une vague de départs, le secteur infirmier s’est remis en ordre de marche sans toutefois relâcher la pression.
© Vivalia / AFP

Le chantier était colossal et il n’est pas terminé. Il a même comme un air d’ouvrage perpétuel à remettre sur le métier. “On a été confrontés à un manque de personnel dans les soins de santé à la sortie de la crise sanitaire. De nombreuses personnes ont claqué la porte”, concède Bénédicte Leroy, directrice des soins infirmiers à Vivalia, l’intercommunale qui regroupe tous les soins de santé en Province de Luxembourg. “Fin décembre, on totalisait 1.807 infirmiers et infirmières en comptant les aides-soignantes et les infirmières spécialisées. On a gagné 50 équivalents temps plein en un an. Pour la première fois depuis avant l’année 2020, le nombre de personnes dans le département infirmier est plus important à la fin de l’année qu’au début.”

Une belle rustine sur une chambre à air usée par la patine d’un métier rude confronté aussi à la concurrence du Grand-Duché voisin. “Les gens qui passent la frontière le font pour la rémunération. Pas pour les conditions de travail. On a donc travaillé sur ce ressort-là pour rivaliser.”

Bénédicte Leroy baigne dans le milieu depuis 35 ans. Elle en connaît tous les rouages et précise les deux axes sur lesquels Vivalia a travaillé pour remonter la pente. “Le premier est celui du recrutement avec une approche plus spécifique. L’infirmière doit pouvoir se concentrer sur son métier de soignante et être déchargée de toutes les tâches administratives et logistiques. Le second axe est celui de la rétention de personnel grâce à une approche multifocale. Le nouveau personnel fait l’objet d’un management plus pointu avec un plan bien-être développé.

Ne pas se reposer sur ses lauriers

L’intégration de psychologues de travail aux petits soins en matière de prévention et la proposition de formations continues sont deux autres leviers sur lesquels l’intercommunale a appuyé pour solidifier sa base malgré l’appel des sirènes voisines.

Si ça reste marginal, on a même constaté quelques retours du Grand-Duché. La manière d’organiser les soins et l’autonomie renforcée de l’infirmière plaident en notre faveur même si je respecte ce choix de rejoindre une structure au Luxembourg”, poursuit Bénédicte Leroy qui peut compter sur un personnel français très présent sur les sites de Bertrix et d’Arlon.

Des bonnes nouvelles qui ne permettent toutefois pas de se reposer sur ses lauriers. “Les projections du ministère de la Santé publique sont sans équivoque. On va au-devant d’années compliquées. Les besoins continueront d’augmenter les 10 à 15 ans à venir et les ressources n’augmenteront pas en proportion. Le vieillissement de la population est un fait et la situation continuera à se tendre surtout dans les maisons de repos mais l’Hôpital ne sera pas épargné pour autant.”

Le département infirmer devra ainsi se réinventer en permanence et faire en sorte que l’on se sente bien à son travail. C’est capital pour une profession exigeante avec des horaires contraignants. “C’est inhérent à notre métier sauf si l’on travaille dans une Proxi clinique qui ouvre de 8h à 20h”, conclut Bénédicte Leroy qui assume ses fonctions de directrice depuis 2014.

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