L'urgence se fait sentirPénurie de dentistes en Province de Luxembourg

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Un cadastre a permis de cartographier les médecins spécialistes en soins buccodentaires chez nos voisins. L’urgence se fait sentir.
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Jamais un état des lieux n’avait été fait sur les dentistes en Province de Luxembourg. Un vide comblé par le député Stephan de Mul et ses équipes. Et les chiffres sont alarmants. Onze communes sur 43 n’ont pas de dentiste et huit n’en ont qu’un. La moyenne en Wallonie est de 6,9 dentistes pour 10.000 habitants alors qu’en Province de Luxembourg, on en est à 4,8. On arrive même au chiffre de 7,7 au niveau national.

Ce sont bien sûr les communes les plus densément peuplées qui rassemblent le plus de praticiens alors qu’en milieu rural, c’est le désert absolu. Cette étude a été menée entre le 15 mai et le 27 août 2024. L’INAMI (Institut national d’assurance maladie-invalidité) a référencé 233 dentistes sur le territoire provincial dont 143 sont toujours actifs. Parmi eux, 122 ont pris le temps de répondre au questionnaire soumis par les autorités provinciales, soit un taux de participation de 85,3%.

Il indique notamment que la profession s’est nettement féminisée avec 58,2% de dentistes femmes qui opèrent pour 41,8% d’hommes. Elle s’est aussi rajeunie puisque près de deux dentistes sur cinq ont moins de 40 ans, portant la moyenne d’âge à 47,4 ans (44,5 ans pour les femmes et 51,6 ans pour les hommes). 27% des dentistes en Province de Luxembourg ont plus de 60 ans.

Sur notre territoire, nous constatons qu’un dentiste sur deux n’accepte plus de nouveaux patients. Parmi les dentistes restants disponibles, 14,8 % acceptent de nouveaux patients sous certaines conditions. Certains se limitent aux enfants, d’autres réservent l’accueil aux familles de leurs patients actuels ou maintiennent une liste d’attente qui peut dépasser un an”, explique Stephan de Mul.

Un risque de fuite

L’étude révèle aussi que les dentistes voient en moyenne 46,5 patients par semaine. Un chiffre à manier avec précaution puisque 30 % des dentistes travaillent à plusieurs endroits et ne sont donc pas à temps plein, ce qui réduit le nombre de patients par semaine.

Près de 89,3 % des dentistes estiment que leur charge de travail est élevée, dont 46,7 % la jugent trop importante et 42,6 % la considèrent comme importante. Seuls 10 % des praticiens estiment que leur charge de travail est équilibrée ou parfaitement équilibrée.

L’inquiétude est là quand on apprend que près de 36 % des dentistes envisagent de quitter leur pratique dans les 10 prochaines années, augmentant ainsi le risque de pénurie à moyen terme.

Ces éléments soulignent l’urgence d’adopter une approche proactive pour attirer et former de nouveaux praticiens. Il est essentiel de mettre en place des mesures adaptées pour garantir un accès équitable aux soins dentaires pour tous les citoyens de la Province de Luxembourg, répondre aux besoins croissants de la population et assurer la pérennité de l’offre de soins dans cette région. Prochainement, un groupe de travail réunissant des dentistes, des représentants d’écoles dentaires ainsi que des associations professionnelles sera mis en place. L’objectif sera de créer du lien entre les praticiens du territoire et de réfléchir ensemble aux actions prioritaires à mener contre la pénurie”, a conclu le député provincial.

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