
Arrivé la veille en toute discrétion au centre Pompidou-Metz, où il a passé la nuit dans les réserves, le tableau sans signature de Gustave Courbet “L’Origine du monde"(1866) a été accroché ce jeudi 14 décembre. La pièce phare de l’exposition “Lacan, l’exposition. Quand l’art rencontre la psychanalyste”, qui ouvrira ses portes le 31 décembre. Une exposition riche de 350 œuvres et une centaine de documents.
Une femme nue allongée, les jambes écartées, le sexe visible, et dont la tête n’est pas visible: la toile de “L’Origine du monde” a été peinte par Gustave Courbet (1819-1877) en 1866 pour le diplomate turc et collectionneur d’œuvres d’art érotiques, Khalil Bey.
Cette huile ambiguë et troublante de 46 cm sur 55 cm, longtemps méconnue du grand public, a notamment été acquise par le psychanalyste français Jacques Lacan autour de 1954, qui la conservait au secret. En 1991, sa veuve avait déjà prêté la peinture à l’ancien musée Courbet d’Ornans. Plus de 20 ans après, elle revient en grande pompe dans le nouveau musée installé dans la maison natale de son peintre.
“Depuis son entrée dans nos collections nationales en 1995, ce chef d’œuvre est devenu le plus célèbre tableau de Courbet, son œuvre emblématique”, souligne Isolde Pludermacher, conservatrice du musée d’Orsay.
Courbet n’a cessé de revisiter le nu féminin, parfois dans une veine franchement libertine. Mais avec “L’Origine du monde”, il s’autorise une audace et une franchise qui donnent au tableau son pouvoir de fascination. La description quasi anatomique d’un sexe féminin n’est atténuée par aucun artifice historique ou littéraire.