ArcelorMittal, leader mondial de la production d’acier est en charge de la fabrication de ces objets hautement symbolique: les deux mille torches olympiques des JO Paris 2024. Sur le site ArcelorMittal de Florange qui produit habituellement les aciers les plus exigeants pour les clients de l’industrie automobile, l’acier est laminé jusqu’à une très faible épaisseur: seulement 0,7 mm.
C’est cette fine bande d’acier qui a servi de matériau de base pour la création de la Torche des Jeux de Paris 2024. Un acier 100 % recyclé, avec une empreinte carbone réduite.
En forme de longue flamme stylisée, l’objet de 70 centimètres de haut, conçu par le designer Mathieu Lehanneur, est composé de deux tubes d’acier évasés, symétriquement emboîtés l’un dans l’autre dans leur partie la plus large.
“C’est un objet assez technologique avec des contraintes énormes pour la partie supérieure, il ne faut pas de fuite de gaz, ni dispersion de la flamme, il ne faut pas que la flamme s’éteigne s’il pleut ou s’il y a du vent, et par ailleurs nous l’avons voulue en acier le plus décarboné possible”, explique Eric Niedziela, président du groupe sidérurgique ArcelorMittal en France, et responsable de l’ensemble du projet de fabrication de la torche.
Dans le métal, pour être décarboné, rien de mieux que le recyclé. L’acier neuf est puissamment émetteur de CO2 en raison du charbon utilisé pour désoxyder le minerai de fer.
Près de cinq tonnes de rebuts de ferrailles, tôles de voitures ou de machines à laver ont donc été fondues cet été dans un four électrique à Châteauneuf, dans la Loire, explique Franck Wasilewski, chef du projet Torche chez ArcelorMittal.
La torche olympique produite par ArcelorMittal a donc une empreinte carbone réduite. ArcelorMittal s’est engagé à réduire son empreinte carbone de 35 % en Europe d’ici 2030 et d’arriver à la neutralité carbone de ses activités dans le monde entier en 2050.
L’acier obtenu a été laminé (aplati) à Florange, en Moselle, où travaillent encore 2.000 salariés dans la sidérurgie, même après la fermeture des hauts fourneaux en 2012. En six ou sept passages sous les rouleaux et les jets d’eau, la barre de métal en fusion de 25 centimètres d’épaisseur s’aplatit et s’allonge en un long et fin ruban d’acier.
La longue et fine langue d’acier de 0,7 millimètre d’épaisseur sortie des laminoirs a été découpée en plaques de 3 mètres sur 1,5 dans une troisième usine du sidérurgiste, à Woippy (Moselle).
La torche 2024 est pour la première fois réutilisable, nettoyable, rechargeable en gaz, et capable d’assurer une dizaine d’étapes successives, symboliquement pour des Jeux qui voudraient promouvoir l’idée de sobriété.
Lors des précédents JO, plus de 10.000 torches avaient été fabriquées, autant que de porteurs, selon Delphine Moulin, directrice des célébrations Paris 2024.
La torche sera allumée le 16 avril à Olympie, en Grèce, et débutera son parcours en France à Marseille le 8 mai. Suivra un relais dans 400 villes avant que la flamme ne soit installée pendant la durée de la compétition dans la vasque olympique au cœur du Jardin des Tuileries.