
A l’heure où les festivals de taille moyenne disparaissent parce qu’ils ne trouvent plus le modèle économique idoine, les Aralunaires s’accrochent à leur concept comme une moule à un rocher. La 16e édition est ainsi sur les rails depuis plusieurs mois. Sébastien Cuvelier, membre fondateur et programmateur de l’événement, raconte comment il s’y prend.
“L’été qui précède est l’occasion d’un premier coup de sonde puis on entre dans le vif du sujet en automne. Au fil des ans, on a tissé pas mal de liens forts avec des agents qui nous aident à trouver des groupes qui nous correspondent. La crédibilité du rendez-vous, les bonnes conditions dans lesquelles les groupes jouent et la belle image qui se dégage du festival nous permet de cheminer.”
Et nous voilà, 16 ans après le coup d’essai, avec 5 jours de festival, 40 artistes et 17 lieux de concerts dans des endroits publics ou privés du patrimoine local dans une ville à qui l’on reproche parfois son manque d’animation.
Les deux grands pôles du concept sont donc la programmation pointue qui permet de mettre en vitrine des artistes émergents et les lieux inédits d’apparence peu appropriés à servir de théâtre à un concert.
On pense à un parvis d’église, à une école, à une salle de mariage ou encore à une ferme comme celle de Birel (connue également sous le nom Birelhof) qui abritera le dimanche 4 mai le concert de Billie, jeune Française de 22 ans infusée au son british et dont le père n’est autre que Matthieu Chedid (M). Elle chantera pour un public à qui l’on propose une petite balade à vélo de 10 km en partant du centre d’Arlon pour s’échauffer.
C’est aussi ça l’esprit Aralunaire. Comme celui de faire découvrir des artistes en pleine éclosion. On pense au coup de cœur du programmateur. «Dog Race, c’est l’un des groupes du moment. Un post punk à la fois mélodique et poétique.» Ce sera l’une des têtes d’affiche de cette édition le samedi à l’Entrepôt, qui reste le centre névralgique du festival, avec son côté très pratique et sa dimension à taille humaine.
“Je citerai aussi Léonie Pernet aussi qui jouera à l’Eglise Saint-Donat le premier soir. Ça fait longtemps que l’on suit cette chanteuse, mais nous n’avions jamais trouvé de compromis. C’est chose faite.”
Les noms ne résonnent peut-être pas encore à vos oreilles aujourd’hui, mais un regard dans le rétroviseur permet de voir que le festival s’est rarement trompé avec Angèle, Miki, Roméo Elvis, Daniel Darc, The Subs et bien d’autres encore passés par le chef-lieu.
Si Sébastien Cuvelier se félicite d’attirer dans ses filets des groupes britanniques, la scène belge est bien sûr omniprésente. “Elle représente une bonne moitié de la programmation avec notamment les nouvelles sonorités jazz bruxelloises.”
Les Aralunaires proposent aussi le Lab, une série de concerts le samedi et le dimanche répartis dans la ville. L’accès est gratuit
Le pass de 5 jours vous donne accès à tous les concerts pour la somme de 70 euros. Et si vous voulez camper, des jardins privés, voire des emplacements de parking sont parfois disponibles sur le site de ce festival (www.aralunaires.be) organisé par des bénévoles.