Le musicien japonais d’avant-garde Keiji Haino devait se produire le 14 mars à la cathédrale, un concert prévu en partenariat avec le Centre Pompidou-Metz dans le cadre d’une exposition.
“Le diocèse et le chapitre de la cathédrale de Metz ne sont aucunement décisionnaires dans le choix fait par le Centre Pompidou de déplacer le concert”, a indiqué le diocèse, expliquant qu’il s’agissait d’une “décision du Centre Pompidou, pour raison de sécurité”.
Le musée a lui indiqué que l’artiste britannique Cerith Wyn Evans, qui s’expose actuellement, a invité Keiji Haino, “référence majeure de la scène musicale expérimentale, à se produire en concert”.
“Fidèles à notre engagement pour la liberté de création et le respect des différents langages artistiques, nous avons pris cette décision dans le souci de préserver l’événement comme un moment de partage”, a poursuivi le Centre Pompidou-Metz.
Sur les réseaux sociaux, le mouvement catholique intégriste Civitas avait dénoncé ce concert, qui constituait pour lui une “provocation anticatholique” et un “scandale”.
Dans une vidéo relayée par Civitas, un certain “Florent le Royaliste” dénonce sur YouTube, en direct de la cathédrale, un concert “affreux, scandaleux”, qualifiant la musique “d’absolument diabolique”.
“Quelques bas du front voient notre cathédrale comme leur propriété”, a regretté sur Facebook la conseillère municipale PS Charlotte Picard. “Face à l’intégrisme, quel qu’il soit, nous devons nous lever, nous ne pouvons pas avoir peur”.
Le collectif Lorraine Catholique, qui s’est aussi insurgé contre l’événement, s’était déjà opposé à un concert du chanteur Bilal Hassani dans une ancienne église de Metz, désacralisée depuis 500 ans, en avril 2023.
Face à des menaces en ligne, Live Nation, producteur de la tournée de l’artiste, avait décidé d’annuler le spectacle et Bilal Hassani, porte-drapeau revendiqué de la communauté LGBT, avait déposé plainte.
Le mois dernier, quatre hommes ont été condamnés à des amendes pour “provocation publique à la haine ou la violence en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre” pour l’un, pour “provocation publique aggravée” ou pour “injure publique” pour ces faits.
L’organisation Civitas a été officiellement dissoute par le gouvernement en octobre 2023.
