S’il faut jouer des coudes pour se faire une place dans la jungle impitoyable du 7e art, les frères Callant, eux, comptent sur l’écho de la forêt pour faire parler d’eux. C’est au cœur de ce décor naturel, près de Nobressart, que David et Pierre ont tourné «Après l’ondé», le frère de «Comme une empreinte», leur premier projet sorti en 2022.
On y retrouvait déjà à l’affiche Olivier Bonjour et Michaël Erpelding, deux acteurs bien connus dans le sud du pays. «Ça s’est tellement bien passé avec eux qu’avant même de lire le scénario de ‘’Après l’ondé’’, ils nous ont dit oui», confesse David.
Originaires de Sibret, un village situé à une petite dizaine de kilomètres de Bastogne, les frangins ont toujours eu une appétence pour le cinéma. Passés par l’école INRACI, ils se sont lancés dans l’aventure en répondant à un appel d’offre de la Province de Luxembourg avec une bourse à la clef.
Depuis, leurs noms infusent dans les rangs de la profession et «Comme une empreinte» a été acheté par la RTBF, la télévision publique. Ça ouvre forcément des portes, surtout quand les pouvoirs provinciaux et communaux donnent un coup de pouce à cette belle carrière et que le footballeur Thomas Meunier (ex PSG, Dortmund) devient coproducteur.
«On a eu un flash en lui proposant cette collaboration. Son intérêt pour la culture collait parfaitement à notre travail», poursuit David qui détaille un peu plus le dernier objet de la fratrie.
«L’ondé est issu du vocabulaire sylvicole. C’est un arbre qui présente une certaine anomalie mais qui est très recherché par certains artisans. Et selon plusieurs scientifiques, l’idée que les arbres communiquent se développe. C’est quelque chose qui nous parle, nous qui aimons parcourir les chemins forestiers.»
Dans des lieux qui n’ont plus de secret pour eux, les frères Callant ont ainsi fabriqué ce film d’une demi-heure qu’ils ont déjà présenté dans l’une ou l’autre salle de la région avant de tenter de l’exporter un peu plus loin. «C’est toujours un challenge de taille puisque les réseaux et les plus gros partenaires gravitent autour des grandes villes. Mais on redouble d’efforts et la Ville de Bastogne nous soutient avec le projet de créer une structure permanente.»
Comme son frère, «Après l’ondé» pourrait être inscrit dans plusieurs festivals étrangers, histoire que les frangins déposent un peu plus leur carte de visite. «C’est une expression que l’on n’aime pas trop mais ce format court est toujours difficile à vendre aux exploitants de salles de cinéma mais c’est souvent un marchepied pour quelque chose de plus ambitieux.»
On pense bien sûr à un long métrage. «Peut-être davantage dans le registre de la comédie mais il faut avoir les financements. Deux entrepreneurs nous épaulent et nous poussent aussi dans cette voie.»
Après les frères Dardenne, auteurs d’une percée pour le moins spectaculaire dans le cinéma, on attend désormais les frères d’Ardenne.
Le 30 avril à 20h au cercle culturel de Sibret
Le 8 mai au cinéma Plaza de Hotton
Le 27 mai au centre culturel de Nassogne
