
Le projet d’A31bis va-t-il être poursuivi par l’État? La question se pose. Invité ce mardi 26 septembre sur France Inter, le ministre des Transports Clément Beaune a annoncé que “plusieurs projets” d’autoroutes “seront arrêtés”. Une réaction à la planification écologique annoncée par la France, et à la polémique de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres (qui sera bien construite).
Ses décisions devraient être révélées dans les prochaines semaines: “Pour beaucoup de projets, on prendra des décisions courageuses d’arrêt parce qu’en effet, il faut qu’on soit cohérent. À l’heure de la planification écologique, on ne peut pas faire comme avant. Les projets qui sont en cours, on va réduire leur impact sur l’environnement. Et les projets pas encore lancés, on va en maintenir quelques-uns, parce qu’il y en a qui sont utiles, et on va en arrêter certains.”
Quelques jours auparavant, les élus Verts de Moselle avaient justement interpellé le ministre dans un courrier. “Pour le bien de la planète et de ses habitant.e.s, sur l’A31bis, prenez votre temps.”
Dans cette lettre ouverte du 19 septembre, les Verts demandent au ministre d’abandonner le projet d’A31bis. Un dossier sur le bureau de ministre puisqu’il a reçu la recommandation du préfet au printemps.
“L’urgence n’est pas au lancement d’un énième projet autoroutier climaticide, destructeur de l’environnement et totalement anachronique, qui, loin de faciliter les flux générera lui-même son propre engorgement dès les années suivantes” argumentent les élus écolos de la Moselle. Quand bien même l’évolution actuelle du trafic conduira inévitablement à la saturation totale de l’A31 d’ici quelques années seulement.
Selon eux, l’abandon de l’A31bis doit être l’élément déclencheur pour une transition vers des “mesures alternatives”, comme le transport ferroviaire, le télétravail, les lignes de bus ou encore l’écotaxe. Des solutions partagées par les opposants au projet.
Mais pas forcément par les frontaliers, qui espèrent un élargissement pour combattre les bouchons. À condition de ne pas payer un péage annoncé comme très cher. C’est d’ailleurs un des points en faveur du projet: l’État ne prendra pas en charge sa construction, qui sera assurée par un concessionnaire.
Le courrier mentionne encore le besoin d’une “relation plus équilibrée entre le Luxembourg et ses voisins”. Si le Grand-Duché est effectivement plus favorable aux projets alternatifs, son projet d’élargissement de l’A3 provoquerait à terme un décalage à la frontière: trois voies de circulation d’un côté, seulement deux de l’autre.