Cloués sur l'A315h20 pour faire Metz-Luxembourg

Maurice Fick
Les frontaliers français étaient bloqués durant des heures sur l'A31 enneigée ce jeudi matin. Ceux qui sont partis à 7h30 de Metz ont passé la frontière luxembourgeoise vers 12h50 ! Ils témoignent de leur galère, avec le sourire.
© Maurice Fick/ RTL Luxembourg

Je suis parti un peu avant 7h30 de Metz. Ça fait 2h30 pour à peine 30 km. Mais je suis bloqué là. Donc l’avion pour Amsterdam que je devais prendre au Findel à 10h50, je ne le prendrai pas”, confiait vers 10 heures à RTL Infos Corentin 30 ans, cadre dans le secteur bancaire à Luxembourg depuis dix ans. Comme lui, des milliers de frontaliers français ont été surpris ce jeudi dès 7h30 sur l’A31 quand la neige a succédé a un court épisode de pluie verglaçante.

La situation sur l’A31 s’est décantée vers 12h50. Le trafic s’étant fluidifié à la frontière. De sorte que des automobilistes ont mis 5 heures et 20 minutes pour couvrir les 52 km qui séparent Metz et la frontière.

Les conditions météo, mais aussi des poids lourds, arrêtés dans les montées, des accrochages et des voitures en panne ont considérablement ralenti le trafic vers le Luxembourg. Des camions ont bloqué pendant près d’une heure la traversée de Thionville, dans le sens inverse, car ils étaient cloués sur la courte montée du viaduc de Beauregard.

Comme Corentin, personne n’était arrivé avant 10 heures à l’agence de voyage pour rebooker son vol.
Notre automobiliste a toutefois gardé son sourire et met en parallèle les deux matinées de galère d’hier et d’aujourd’hui: “On a tellement pensé que ça allait être la galère et un peu mieux aujourd’hui...

Parti la fleur au fusil de Yutz, Alexandre, 43 ans est informaticien, il était “parti un peu avant 6h00" mercredi, mais reconnaît “ne pas s’être informé” ce jeudi matin. Il ne s’attendait pas “à autant de neige. Si j’avais pris la mesure de la chose, je serai resté chez moi”. Moteur éteint depuis une bonne demi-heure, il reste philosophe.

On va prendre le temps qu’il faut. On ne peut pas agir, alors autant en prendre son parti et trouver une alternative”. La sienne a été de télétravailler dans sa voiture. Avec un impératif toutefois: trouver la connexion. Ce qui n’est pas évident.

Carrément serein, Frédéric, jeune retraité de l’armée française a aussi coupé le moteur. Il assiste au spectacle de la nature. Et établit le lien avec une pensée commune qui a tendance à nous déconnecter avec la réalité: “Je constate que nous ne sommes pas réellement préparés à affronter ce type de conditions météo. La perspective du réchauffement climatique nous a fait oublier que le climat n’était pas linéaire, mais cyclique. Et que nous aurons encore des épisodes de grand froid”.

De quoi faire réfléchir les automobilistes durant leur longue attente.

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