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Le logement, les soins de santé et le pouvoir d'achat sont les principales préoccupations du public, alors que la confiance dans les partis politiques diminue tant chez les Luxembourgeois que chez les résidents internationaux.
L'étude Polindex 2025 examine le climat socio-économique, les attitudes politiques, la confiance dans les institutions, l'état de la démocratie et les opinions sur la géopolitique parmi les citoyens.
En ce qui concerne les préoccupations des résidents, les questions matérielles sont au premier plan: tant les Luxembourgeois que les résidents internationaux considèrent le logement, les soins de santé et le maintien du pouvoir d'achat comme les principaux défis à relever.
Parmi les résidents internationaux, l'aspect économique est encore plus important. Le politologue Philippe Poirier explique cela en disant que les travailleurs viennent au Luxembourg pour améliorer leur situation. Près de 70% d'entre eux déclarent que le gouvernement actuel n'est pas capable de freiner l'inflation immobilière.
Il est à noter que 35% des Luxembourgeois ne considèrent aucun des partis établis comme capable de relever ces défis. Parmi les résidents étrangers, ce chiffre atteint même 46%.
Méfiance généralisée envers la politique
Bien que 73% des Luxembourgeois et 53% des résidents étrangers se disent intéressés par la politique, il existe en même temps une grande méfiance, les deux groupes déclarant à plus de 50% être insatisfaits de la situation politique actuelle.
Les gens souhaitent généralement une politique plus directe, par exemple par le biais de référendums (54%). Au moins 80% des personnes interrogées estiment que la démocratie est le meilleur système politique. Parmi les causes d'insatisfaction à l'égard du système figure avant tout le sentiment que la politique ne se soucie pas des préoccupations des citoyens ordinaires (67% des Luxembourgeois), suivi par un sentiment d'impuissance et d'exclusion de la vie politique.
Parmi les institutions les plus fiables, la Caisse nationale de santé (CNS) arrive en tête pour les deux groupes, suivie par le système judiciaire et l'armée. En bas de la liste se trouvent les réseaux sociaux, auxquels les trois quarts des personnes interrogées ne font pas confiance. Nous ne vivons donc en aucun cas à une époque de domination absolue des médias sociaux, explique Philippe Poirier.
Sur le plan politique, les Luxembourgeois ont tendance à être de centre-gauche, tandis que les résidents étrangers sont légèrement plus de centre-droit.
En ce qui concerne la question du droit de vote des étrangers, 40% des Luxembourgeois y sont favorables, contre 64% des résidents étrangers.
Le Polindex 2025 identifie comme un défi politique majeur la nécessité de rétablir un lien plus direct entre la politique et la population, et estime que de nouvelles mesures de consultation ne seraient pas suffisantes. En général, les résidents étrangers font tout autant partie de la société que les Luxembourgeois, et les valeurs des deux groupes convergent de plus en plus. Une société d'abondance économique doit évoluer vers une société façonnée par des décisions politiques et un langage politique commun.
Guerre en Ukraine et en Palestine
Les personnes interrogées s'accordent à s'inquiéter des conséquences économiques de la guerre en Ukraine, une inquiétude qui persiste même après l'élection de Donald Trump. Les deux groupes expriment également leur inquiétude face au renforcement des tendances antidémocratiques. Du côté positif, les gens considèrent que la réélection de Trump pourrait marquer le début d'un processus de paix entre l'Ukraine et la Russie.
Une majorité de Luxembourgeois et de résidents internationaux s'accordent également à dire que le Grand-Duché devrait reconnaître l'État palestinien et augmenter son budget de défense.