
© Gaël Arellano/ RTL Luxembourg
La dernière table ronde qui a réuni les partenaires sociaux semble avoir été un point de rupture. "Il n'y pas eu de négociation", s'est indignée Nora Back ce jeudi.
Le Premier ministre, Luc Frieden, a insisté à plusieurs reprises sur ce point: "Ce n'est pas une tripartite." Et il semblerait qu'il ait pris ces mots à coeur. Ce jeudi, les syndicats sont revenus sur la table ronde qui a eu lieu la semaine dernière au Château de Senningen. "Ce n'étaient pas des négociations, c'était un traquenard", nous a confié une source syndicale avant la conférence de presse prévue à la Chambre des salariés.
Une déclaration confirmée par la présidente de l'OGBL qui n'a pas mâché ses mots ce jeudi. "Nous n'avons plus confiance en ce gouvernement", a-t-elle lâché d'emblée. La syndicaliste a dénoncé les méthodes du Premier ministre qui aurait "consulté puis décidé" sans chercher à trouver un accord. "On est habitués aux désaccords, aux discussions et aux négociations animées mais ça, on ne l'avait jamais vu. La ligne de ce gouvernement c'est: nous allons agir comme nous le souhaitons", a-t-elle ajouté.
D'après la présidente de l'OGBL, cette manière d'opérer serait devenue une habitude sous la coalition CSV-DP. "Ils sont en train de détruire 50 ans de modèle social", a martelé Nora Back. Elle a comparé la ligne du gouvernement Frieden à celle de la Macronie."Ce n'est pas bon quand un dirigeant pense qu'il peut diriger le pays tout seul, on voit bien ce qu'il se passe en France", a-t-elle déclaré. Le plan d'action présenté la semaine passée, s'il constitue une amélioration par rapport au premier projet de la coalition en place, a été décidé "unilatéralement", a-t-elle souligné. Une décision qui va mener à un projet de loi que le Premier ministre aimerait faire passer par la Chambre avant la fin de l'année, rappelons-le.

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"On ne croit plus aux négociations", a revendiqué le président du LCGB, Patrick Dury, avant d'assurer que les syndicats "ne mèneront pas une politique de la chaise vide" pour autant. Ils tenteront désormais d'échanger directement avec les ministres compétents. Une manière de contourner ce qu'ils ont décrit comme une politique de fer du Premier ministre, Luc Frieden. Une politique qui serait en train de plonger le pays "dans la plus grande instabilité que l'ont ait connu depuis la dernière guerre" d'après lui. Dans une déclaration teintée d'ironie, il a rappelé avoir participé "à quelques tripartites" et connu "quelques Premier ministres" mais la manière de gérer les désaccords de M. Frieden "c'est du jamais vu".
Un modus operandi qui garantit que les syndicats "seront souvent dans la rue" dans les trois prochaines années du mandat qui restent à la coalition CSV-DP. Il faudra un véritable volte-face du gouvernement pour que les discussions puissent reprendre. En attendant, l'Union syndicale a annoncé qu'elle fera tout ce qui est en son pouvoir pour entraver cette politique "dirigée contre les intérêts des salariés en matière de droit du travail". L'éventualité d'une grande mobilisation dans les rues de la capitale comme celle d'il y a quelques mois n'est pas écartée.
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