
La réponse était plutôt floue, car, dans ce cas, la décision n’est pas prise au niveau national, mais revient aux communes pour les écoles primaires et aux directions des lycées pour leurs établissements.
Le premier conseiller au ministère de l’Éducation, Lex Folscheid, explique qu’au niveau national, cette décision n’est prise que s’il existe un risque lorsque les gens sortent de chez eux. “C’est pourquoi nous avons dispenses de cours en cas d’inondations, de verglas, de chutes de neige. Chaque fois qu’il est dangereux de sortir.”
Si le trajet scolaire est trop dangereux, le ministère peut prendre cette décision pour toutes les écoles et tous les lycées du Luxembourg. En cas de canicule, la situation est différente.
“L’équipement des infrastructures scolaires ne relève pas du domaine de compétences du ministère de l’Éducation, mais de celui des communes (pour les écoles fondamentales) ou du ministère des Travaux publics (pour les écoles secondaires).
Les responsables sur place peuvent mieux évaluer
A la question de savoir quelles températures dans les salles de classe le ministère de l’Éducation considère encore comme acceptables pour que les élèves et le personnel puissent travailler, on obtient pour réponse: “Le ministère de l’Éducation a envoyé hier (lundi) à toutes les directions scolaires les recommandations du ministère de la Santé pour la protection contre les effets de la chaleur.”
Selon le ministère en charge de l’éducation et du personnel sur le terrain, les personnes sur place et les communes sont mieux placées pour évaluer la situation. Chaque bâtiment présente des caractéristiques différentes et, par conséquent, les conditions pour le personnel enseignant et les élèves peuvent varier d’une commune à l’autre, d’un lycée à l’autre, voire d’un établissement à l’autre. “Des mesures adaptées à la situation peuvent donc être décidées au niveau local.”
Des températures élevées dans les salles de classe, mais parfois aussi dans des chambres d’enfants
Le ministère voit un avantage à ce que les enfants soient en classe. Ils y sont encadrés par un professionnel qui veille au respect des recommandations du ministère de la Santé, comme boire beaucoup ou éviter l’exposition directe au soleil. Malheureusement, le ministère sait que si les enfants bénéficient dune journée libre, cela ne signifie pas nécessairement qu’ils sont surveillés à la maison. “Pour de nombreux élèves, leurs parents ne seront pas présents et il y a un risque que les enfants qui sont seuls ne respectent peut-être pas ces gestes.” Des choses pourraient alors arriver, “que nous ne voulons pas imaginer”, prévient le Premier Conseiller au ministère de l’Education.
Comme le ministère de l’Education, le ministère des Travaux publics confirme que la décision d’une dispense de cours pour grosse chaleur relève de l’utilisateur du bâtiment, donc les communes ou les lycées.
Le ministère est conscient du problème des périodes de chaleur intenses en été, qui deviennent de plus en plus fréquentes, et “la surchauffe des bâtiments scolaires devient un problème important”.
Trois points importants pour la protection contre la chaleur
Pour tenir compte de cette évolution, “depuis plus de 20 ans, l’administration en charge des bâtiments publics planifie chaque nouveau projet de construction et, lorsque c’est possible, également les rénovations importantes, de manière à ce que les bâtiments soient aussi résistants à la chaleur que possible”, indique le ministère. Trois points sont importants
“Une attention systématique est portée à l’installation d’une protection solaire efficace. Celle-ci réduit l’ensoleillement direct et donc la chaleur à l’intérieur du bâtiment.”
“Une autre mesure importante est la réalisation et l’utilisation d’une masse de stockage thermique élevée – comme on le sait des églises ou des vieilles fermes aux murs épais – qui contribue à ce que les températures à l’intérieur n’augmentent pas si vite, mais restent modérées plus longtemps.”
“Pour évacuer la chaleur des bâtiments, une ventilation naturelle nocturne est utilisée, principalement avec des fenêtres motorisées, surtout dans les lycées. Étant donné qu’à l’avenir, les températures nocturnes resteront élevées pendant plusieurs jours, cette mesure naturelle ne sera plus toujours suffisante. Il est donc prévu de miser davantage sur le refroidissement mécanique actif à l’avenir.”
Cependant, pour que cela fonctionne efficacement, il est important que certaines règles soient respectées dans le bâtiment, comme que “les stores restent baissés et que les fenêtres soient ouvertes la nuit et tôt le matin”.
L’objectif est de créer un environnement d’apprentissage agréable et sain.
Il est certes possible de rénover un bâtiment existant, mais il n’existe pas de solution universelle. Chaque bâtiment doit être évalué individuellement afin de “déterminer les meilleures solutions”.
L’administration en charge des bâtiments publics est consciente de la situation depuis un certain temps, est-il indiqué dans la réponse. Pour elle, il est important de “créer un environnement d’apprentissage agréable et sain, même en période de changement climatique”.