La réunion cruciale du sommet de l'OTAN a débuté mercredi matin à La Haye. Le Luxembourg, lanterne rouge des pays européens en matière de dépense consacré à la défense,

Les 32 chefs d'État et de gouvernement des États membres se sont réunis pour discuter notamment d'une augmentation historique des dépenses de défense.

Le président américain pousse (pour ne pas dire "exige") que les pays membres consacrent 5% de leur PIB aux efforts de défense. Actuellement, le Grand-Duché consacre seulement 0,7% environ de son PIB aux dépenses de défense, ce qui le place parmi les moins bons élèves européens en la matière.

Le Premier ministre luxembourgeois, Luc Frieden, ne veut pas promettre à l'aveugle des dépenses dans le domaine de la défense à hauteur de 5% du PIB à l'horizon 2035. Il veut préserver une certaine flexibilité. Il soutient le principe de faire plus d'efforts, mais à un rythme qui convienne au Luxembourg.

"Je pense que nous devons aussi pouvoir maîtriser cela, pas seulement financièrement, aussi de manière pratique. Il ne suffit pas de discuter seulement de chiffres. Je crois que nous aurons tous besoin de temps pour atteindre ces objectifs. Je ne me concentrerais pas trop sur les pourcentages ou les années. Il s’agit d’un exercice dont le but est de renforcer progressivement les différents éléments de sécurité.“ 
 
Luc Frieden veut également savoir précisément comment les autres États membres comptent utiliser leurs dépenses supplémentaires. Devant la presse internationale, il a souligné les compétences du Grand-Duché dans le secteur des satellites et de la cybersécurité. Le Premier ministre ne considère pas les dépenses de manière statique non plus. 
 
"Je pense aussi que cela va changer au cours des dix prochaines années. Ce n'est pas une décision qui se prend une fois pour toutes et est ensuite gravée dans le marbre. Nous devons examiner ce que le Luxembourg peut faire avec cet argent, tant sur le plan budgétaire que pratique, avec de nombreux membres du gouvernement. Il s'agit de dépenser l'argent intelligemment."
 
Luc Frieden espère aussi des retombées économiques. Mais à La Haye, tout tourne principalement autour de l'invité le plus célèbre, le président américain Donald Trump. Luc Frieden a eu l'occasion de s'entretenir brièvement avec lui mardi soir lors de la réception offerte par le couple royal néerlandais.
 
"Très brièvement. Les salutations officielles été très chaleureuses. Nous n'avons pas vraiment discuté. C'était l'occasion de lui rappeler une fois de plus que le Luxembourg et les États-Unis entretiennent une relation historique forte."
 
Luc Frieden a donc fait un peu moins l'éloge de Donald Trump que d'autres chefs d'État et de gouvernement qui ont pratiquement loué le président américain pour sa politique au Proche-Orient et maintenant à l'OTAN, dont le Premier ministre hongrois Viktor Orban.

Avec cette approche, le Luxembourg fait partie des pays qui relativisent l’objectif d’augmenter les dépenses en équipements et en infrastructures militaires à 5% du PIB d’ici 2035. La Belgique et surtout l’Espagne appuyaient également sur le frein à l’approche du sommet.

Cet objectif a finalement été accepté à l’unanimité – et donc aussi avec la voix luxembourgeoise – dans la déclaration finale.