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Le rapport OCDE sur le Luxembourg publié ce lundi 28 avril accorde un large chapitre aux retraites, dont on débat d'une grande réforme. L'OCDE recommande des mesures fortes et impactantes pour les travailleurs afin de garantir le fonctionnement du système luxembourgeois.
L'OCDE ne laisse aucune place au doute : selon elle, les travailleurs devraient être mis un peu plus à contribution.
Dans son rapport "Études économiques" publié ce lundi, l'Organisation de coopération et de développement économiques recommande plusieurs mesures urgentes (et très certainement impopulaires) pour assurer l'équilibre du système des retraites luxembourgeois.
Dans ce rapport, l'OCDE affirme qu'une réforme globale "s'impose pour équilibrer le système de retraite à long terme". Sauf que le long terme, c'est déjà demain : le déséquilibre du système est attendu pour 2026 et la hausse du nombre de retraités, cumulée avec le nombre insuffisant de travailleurs, va faire exploser les dépenses, au point de vider la réserve, pourtant garnie de plus de 27 milliards d'euros.
Cotiser plus, travailler plus longtemps
L'organisation suggère notamment faire relever le taux de cotisation des salariés et des patrons à 9%, contre 8% actuellement. Elle propose surtout de relever "l'âge effectif de départ à la retraite", qui est "le plus bas de la zone OCDE".
Traduction : au Luxembourg, on part en pension trop tôt. C'est ce constat que la Fondation Idea avait fait début avril : la retraite des travailleurs du pays dure 25 ans, faisant du Luxembourg un champion des pensions longues. Comme l'un des quatre scénarios présentés par Idea, l'OCDE suggère de relever les âges de départ anticipé (fixés à 57 et 60 ans) ainsi que l'âge légal de 65 ans. Sa proposition : allonger les carrières en fonction de l'espérance de vie (qui augmente), à savoir travailler un an et demi de plus... tous les 10 ans. Tout le contraire de la promesse du gouvernement de ne pas toucher à cet âge symbolique.
Quant aux années complémentaires, il faut les revoir : l'OCDE explique que les années d'études doivent être exclues des conditions requises pour partir en retraite anticipée. Pénalisant donc les "travailleurs ayant un niveau de formation élevé", au profit des personnes "moins bien formées".
Enfin, l'OCDE affirme qu'il faut modifier les prestations de retraite. Ce que les pensionnés reçoivent donc. En accélérant la réforme de 2012, qui prévoit un grignotage progressif, et en arrêtant d'aligner les retraites sur les salaires réels. Seul l'index viendrait alors revaloriser les retraites. Pour les syndicats, c'est l'assurance de fragiliser la vie des retraités.
"Ces changements sont importants, mais ils semblent gérables par rapport aux modifications radicales qui seraient requises à un stade ultérieur en
l’absence de réforme" conclut l'OCDE.