Les mesures financières et fiscales exceptionnelles pour redynamiser le marché du logement ont été prolongées mercredi par la Chambre, rétroactivement au 1er janvier et jusqu'à fin juin 2025.
Il s'agit notamment de l'augmentation du Bëllegen Akt (le crédit d'impôt sur les actes notariés) à 40.000 euros, la réduction des droits d'enregistrement, la réduction de l'imposition sur les plus-values d'une transaction immobilière ou encore du taux d'amortissement accéléré plus élevé à 6% pour les actes de vente en VEFA.
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La prorogation du Bëllegen Akt à 40.000 euros a reçu le feu vert des 60 députés par vote séparé. Le prolongement des autres mesures a été approuvé avec les voix des partis de la majorité gouvernementale, de l'ADR et des Piraten. Ces derniers ont affirmé par la voix de Sven Clement que c'est la dernière fois qu'ils votent le prolongement des mesures.
Comme il l'avait déjà fait samedi dans l'émission Background de RTL, le ministre des Finances, Gilles Roth, a recommandé mercredi à la Chambre que les mesures ne soient plus prorogées au-delà du 30 juin, à l'exception du Bëllegen Akt, qui a été augmenté de 30.000 à 40.000 euros. Le député DP Patrick Goldschmidt a indiqué qu'il faudra voir comment la situation évoluera en juillet, mais il s'est dit confiant que le 30 juin sera la bonne date pour la fin des principales mesures du paquet logement.
Gilles Roth a mis en garde les "spéculateurs" face à la date butoir et les a appelés entre les lignes à prendre leurs responsabilités. Il a été salué pour cela par la députée verte et ancienne ministre du Logement, Sam Tanson.
Aucune contrepartie?
Le ministre du Logement a toutefois défendu le "Paquet Logement", car pour renforcer l'offre pendant la crise dans le secteur de la construction, il était impossible de faire autrement que d'aider les investisseurs privés. Le député LSAP, Franz Fayot, a cependant maintenu la critique selon laquelle il s'agissait de "cadeaux faits à une certaine classe de personnes" et a qualifié ces mesures d'antisociales et d'anticoncurrentielles.
Les partis déi Gréng et déi Lénk étaient également opposés à une prorogation des mesures. Sam Tanson a regretté que les investisseurs aient obtenu quelque-chose, mais sans rien devoir donner en retour. En ce sens, elle a demandé où en étaient la réforme de l'impôt foncier et la nouvelle taxe de mobilisation.
Gilles Roth a assuré que le gouvernement souhaitait mettre en oeuvre ces mesures et que les services compétents, dont le cadastre, y travaillaient à plein temps et qu'ils pouvaient compter sur le soutien du ministère des Finances.
Plus de transparence
Gilles Roth a ensuite été félicité par Franz Fayot, car le ministre des Finances était d'accord avec le député LSAP pour que la Chambre reçoive des données plus transparentes sur la composition des prix immobiliers.
C'est précisément ce que demandait aussi le député CSV Michel Wolter. Ce dernier, qui a été ministre de l'Intérieur entre 1999 et 2024, a ajouté que les élus n'avaient pas seulement besoin des données au Luxembourg, mais aussi de la comparaison avec les régions limitrophes.
Il a également exprimé son mécontentement face au fait que la 10ème commune du pays, sa commune de Käerjeng, n'ait pas les moyens d'acheter des terrains qu'elle ne pouvait plus se permettre et que de plus en plus de gens partent vivre à l'étranger.
Gilles Roth lui a donné raison et a promis la transparence. Il a aussi recommandé à la Chambre d'écrire un courrier au Premier ministre afin de mobiliser tous les services concernés.