L'édito de Thomas ToussaintCombien de temps les frontaliers vont-ils encore porter le Luxembourg ?

Thomas Toussaint
Tout comme le Luxembourg est une bouffée d'air (et d'argent) pour les frontaliers, ces derniers sont devenus indispensables à son fonctionnement. Mais la question de leur attachement au Grand-Duché se pose de plus en plus.
© JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Le Luxembourg est-il toujours aussi attractif pour les frontaliers ? C’était le thème de l’émission Cosmopoly tournée pendant... le salon des frontaliers au centre commercial de la Cloche d’Or.

Le Luxembourg est-il toujours aussi attractif pour les frontaliers ?
Peut-on parler d’essoufflement pour évoquer l’évolution du travail frontalier au Luxembourg ? Le pays perd-il en attrait ? Décryptage de l’équipe de Cosmopoly.

Pour le Grand-Duché, c’est l’un des enjeux majeurs des prochaines années : accueillir de nouveaux résidents, évidemment, mais surtout convaincre les frontaliers de continuer à venir travailler au Luxembourg. Malgré le coût et les galères de transport, la limitation du télétravail, la hausse à long terme du temps de travail (que la réforme des retraites allonge pour tous), les mauvaises surprises fiscales...

La Chambre de commerce du Luxembourg s’est récemment inquiétée de voir le nombre de frontaliers allemands et belges reculer. Ces derniers temps, seuls les travailleurs venant de France sont de plus en plus nombreux. Un signe de plus que le modèle luxembourgeois ne pourra pas durer éternellement.

“Plus de peur que de mal” pourra-t-on relativiser, car la tendance de fond reste solide : +62 000 frontaliers entre 2015 et 2025. Mais des voyants clignotent en “orange”. Dans un pays qui comptait 275 000 salariés résidents pour 231 000 frontaliers (en octobre 2025), le gouvernement ne peut pas ignorer ces voyants.

La question de l’attractivité se pose depuis longtemps mais depuis la crise du coronavirus, elle revient avec plus d’insistance.

Dans un jeu du “pour et du contre”, le pays dispose encore de nombreux atouts : salaires confortables, allocations familiales, carrières plus courtes qu’à l’étranger. Des avantages teintés d’inconvénients qui provoquent lassitude et fatigue chez de nombreux frontaliers. Et qui rappelle que le gouvernement devra séduire les frontaliers.

Ce n’était pas l’objectif principal, mais un pas a été fait en ce sens avec la hausse annoncée des allocations familiales. La hausse du seuil possible de télétravail sera un autre levier. En ce sens, la rencontre entre les gouvernements français et luxembourgeois de ce jeudi 11 décembre montrera si le Luxembourg est capable de réagir et d’anticiper ce problème d’attractivité.

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