
La violence domestique ne se limite pas à l’acte qui conduit à la violence physique. Elle commence bien plus souvent par une violence psychologique, financière ou institutionnelle. Ces formes subtiles de contrôle sont regroupées sous le terme “contrôle coercitif”, une stratégie qui isole et détruit progressivement la victime.
“ Au début, c’était beau. Je pensais avoir trouvé le bon. Après six mois, j’étais enceinte. Mais après la naissance, il a arrêté de travailler. J’ai dû tout payer : la maison, la voiture, ses assurances. C’était la première violence financière. Ensuite est venue la violence psychologique : critiques, manipulation. Quand j’ai commencé à me défendre, il m’a craché au visage. Devant mon enfant. Là, j’ai dû fuir.”
Cette femme n’est pas un cas isolé. De nombreuses victimes vivent une escalade qui commence par la violence psychologique et se termine par la violence physique. Le contrôle coercitif est une stratégie de contrôle systématique qui limite la liberté et l’autonomie d’une personne. Il se manifeste par l’isolement, la surveillance, la violence financière, juridique ou institutionnelle. Derrière ce mécanisme de contrôle se cache une manipulation psychologique.
À l’étranger, par exemple en Angleterre, au Canada, en Écosse ou en France, le contrôle coercitif est déjà défini dans la législation. Au Luxembourg, il n’existe pas encore de cadre juridique clair, ce qui conduit souvent à ce que les victimes se perdent dans le système. Les experts et les associations réclament des formations pour la police, les juges et les institutions, ainsi qu’une reconnaissance légale de cette forme de violence.
La violence n’est pas toujours visible, mais elle est bien réelle. Vous trouverez de l’aide auprès de la police (113) ou d’organisations comme Femmes en détresse et Pro Familia.
Une conférence sur le thème du contrôle coercitif, avec la psychologue Christel Petitcollin, a eu lieu dans le cadre de l’ouverture de l’Orange Week.