© Pedro Venancio
La sensibilité politique "déi Gréng" avait invité le ministre Léon Gloden à la Commission des Affaires intérieures pour discuter de sécurité et du sentiment de sécurité. La situation sécuritaire s'améliore selon le ministre.
"Le ministre a toujours dit que la sécurité et le sentiment de sécurité s'étaient améliorés", souligne le député vert Meris Sehovic. Pour le démontrer, la sensibilité a appelé mercredi le ministre des Affaires intérieures en commission.
Léon Gloden, le ministre CSV des Affaires intérieures, est convaincu que le travail du gouvernement porte ses fruits. D’autant plus depuis qu’il a reçu les chiffres provisoires pour 2024 en matière de criminalité. Le nombre de vols avec violence a reculé de 22%, celui des cambriolages, particulièrement de domiciles, de 10%. Des baisses de l'ordre de 30% sont enregistrées dans la capitale. 300 personnes suspectées de cambriolage ont pu être arrêtées. Les vols de vélos et de voitures ont diminué de 23%.
Après la réunion, le député ADR Fred Keup a laissé entendre qu'une partie de ces baisses pourrait être liée aux contrôles aux frontières. Sur ce point, Léon Gloden estime: "Ce lien que l'ADR veut toujours établir entre immigration illégale et criminalité, je ne le partage pas." Le Luxembourg est contre les contrôles aux frontières intérieures et pour le renforcement des contrôles aux frontières extérieures de l'Europe.
En plus des contrôles routiers, le gouvernement a augmenté les contrôles préventifs de 21%.
12% d'arrestations supplémentaires pour des infractions liées à la drogue
Le nombre des affaires enregistrées liées aux stupéfiants est en recul de 20% à l'échelle nationale. Mais il est en hausse de 10% dans la capitale. Selon la police judiciaire, les arrestations ont cependant augmenté de 12% en ce domaine.
Pour le député vert Meris Sehovic, ces chiffres ne représentent pas la situation sécuritaire au Luxembourg, mais seulement le travail de la police. Si la police s'occupe davantage de la criminalité liée à la drogue, les chiffres augmentent en conséquence. Il accuse le gouvernement de mener une politique symbolique sans plan clair. Cela se voit dans le dossier de l'élargissement des mesures d'éloignement, dans lequel les avis des autorités judiciaires ont été "catastrophiques", en raison des réserves concernant l’État de droit et la Constitution.
Le LSAP estime qu'il faut reconnaître que la situation sécuritaire s'est améliorée dans certains domaines, mais il faut regarder le tableau d'ensemble de manière nuancée. Le député LSAP Dan Biancalana souligne aussi que si la police travaille davantage dans le domaine de la criminalité liée à la drogue, il en ressort des chiffres plus élevés. Il insiste aussi sur un aspect qui n'a pas pu être clarifié mercredi en commission: à savoir comment est évalué le sentiment d'insécurité. Un échantillon représentatif serait nécessaire, selon le député. A partir de là, des conclusions pourraient éventuellement être tirées. Aucune étude n'est cependant prévue. "Nous restons dans le ouï-dire", résume Dan Biancalana.
Le ministre des Affaires intérieures explique la perception du sentiment de sécurité comme une interaction de divers facteurs. Il serait composé des retours des gens sur le terrain, des policiers ainsi que des chiffres.
Par ailleurs, le 23 janvier, Léon Gloden rencontrera son homologue français pour discuter de la criminalité transfrontalière liée à la drogue. Il apparaît en effet qu'une partie du trafic de stupéfiants provient de la région frontalière française.
La police présentera en mars ou en avril ses statistiques officielles sur la criminalité en 2024.