Multiplier les dépenses par cinq. C’est l’appel du pied, sinon l’exigence, de Donald Trump pour le Luxembourg. Dans une conférence de presse donnée chez lui, en Floride, le président élu a déclaré que les pays de l’Otan devaient accroître leurs budgets de défense à 5% de leur PIB. Sans oublier de répéter les membres de l’Alliance n’en faisaient pas assez pour assurer leur protection.
“Ils peuvent tous se le permettre”, a dit le milliardaire républicain, qui prendra ses fonctions le 20 janvier à la Maison Blanche. “Ils devraient être à 5%, pas 2%.”
Comme plusieurs voisins, le Luxembourg est membre de l’Otan. Il en est même un des fondateurs. Mais comme d’autres, il ne respecte pas l’objectif officiel de 2% de son PIB consacré à la Défense.
En l’occurrence, le Luxembourg ambitionne d’atteindre 1% du PIB... en 2028. Le Grand-Duché utilise une autre mesure : le RNB, pour revenu national brut. Plus représentatif de ses capacités (et plus bas que le PIB, déformé par les frontaliers) il vise un objectif de 2% avant la fin de la décennie. Les dépenses passeraient de 728 millions en 2024 à 1,106 milliard d’euros en 2028.
Mais l’ancien et futur président américain ne fait pas mystère du peu de cas qu’il fait de l’Alliance atlantique, pilier de la sécurité en Europe depuis la Seconde guerre mondiale, répétant à l’envi que ses membres ne payent pas suffisamment en échange de la protection des Etats-Unis.
Il avait en particulier semé la panique durant la campagne électorale en menaçant de ne plus garantir la protection des pays de l’Otan face à la Russie si ceux-ci ne consacraient pas un budget suffisant à leur défense.
“Nous avons quelque chose qui s’appelle un océan entre nous, n’est-ce-pas? Pourquoi payons-nous des milliards et des milliards de dollars de plus que l’Europe?”, a demandé.
Côté luxembourgeois, le gouvernement avait déclaré, pour son budget 2025, qu’il “continuera à soutenir les forces ukrainiennes contre l’agresseur russe aussi longtemps que cela sera nécessaire. Pour 2025, une enveloppe de 80 millions d’euros a été mise à disposition pour le soutien militaire de l’Ukraine.”
