Manif devant le ministèreDes organisations environnementales protestent contre l’abaissement du statut de protection du loup

RTL Infos
Le 25 septembre aura lieu un vote sur la proposition de la Commission européenne visant à abaisser le statut de protection du loup.

Le Luxembourg y a toujours été opposé, mais aujourd’hui le gouvernement a changé d’avis. Une vingtaine de personnes ont manifesté mardi devant le ministère de l’Environnement.

Il s’agit de la question de savoir s’il faut protéger strictement le loup ou simplement le protéger. La protection du loup est réglementée au niveau européen par la Convention de Berne. Et celle-ci prévoit actuellement une protection stricte du loup. Cela signifie qu’il ne peut pas être abattu, chassé ou dérangé. Et il faut conserver cette règle, selon Roby Biwer, président de l’ASBL Natur&Emwelt:

“La directive actuelle laisse déjà une petite porte ouverte, de sorte que c’est fondé dans les cas d’espèces problématiques, qu’il s’agisse du loup, de l’ours brun ou autre, il existe alors des possibilités de réagir, si c’est suivi scientifiquement. Nous n’avons donc pas besoin de prendre une décision qui réduirait le statut de protection dans toute l’Europe.

Avec un statut de protection moindre, la chasse au loup serait en principe possible. A condition toutefois que la population soit stable et ne soit pas menacée.

Certains pays réclament cette “flexibilité” depuis longtemps déjà. La Commission européenne souhaite leur donner satisfaction. Et le Luxembourg veut à présent se joindre à cette décision. Le ministre de l’Environnement, Serge Wilmes, l’a confirmé mardi :

Ici au Luxembourg, le loup continuera d’être strictement protégé. Cependant, la Commission européenne et un certain nombre d’États membres de l’UE nous ont une nouvelle fois demandé d’être solidaires avec eux, car il y a des États membres de l’Union européenne dans lesquels il y a des conflits entre le loup et surtout l’agriculture, et ils souhaiteraient plus de flexibilité pour pouvoir gérer ces conflits.

Les organisations environnementales affirment que la discussion est menée de manière émotionnelle et non basée sur des faits. Mais elles sont surtout déçues de la façon dont le gouvernement luxembourgeois et le ministre ont changé d’avis. Blanche Weber, présidente du Mouvement écologique, s’agace:

Le ministre n’en a pas non plus parlé avec ses comités d’experts. Il y a donc l’Observatoire de la protection de la nature, qui s’est réuni vendredi dernier, mais ce n’était pas à l’ordre du jour. Nous découvrons une chose tellement importante via des rumeurs. Il y a aussi des pays qui estiment que le statut de protection du loup doit être maintenu. Le Luxembourg rompt sa solidarité avec ces pays, dont nous étions solidaires jusqu’à présent. Et encore une fois, sans raison.

Le vote sur la proposition de la Commission européenne aura donc lieu mercredi. Le Luxembourg votera pour une réduction de la protection.

Mais pour que l’UE puisse se prononcer en faveur d’une modification de la Convention de Berne, une majorité est nécessaire en termes de nombre d’États et également au niveau de population dans l’UE. Et bien sûr, là, les pays plus grands ont plus de poids. Or la position de l’Allemagne, par exemple, n’est pas encore connue à cette heure.

Dès lundi soir, le Parti pirate avait fait savoir dans un communiqué qu’il n’était pas d’accord avec la décision de soutenir un abaissement du statut de protection du loup. En matière de protection des animaux et de l’environnement. le gouvernement actuel procède selon la devise “ce qui nous ennuie doit disparaître”, estiment les Pirates.

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