"Dans le commerce, aujourd'hui, il faut être 'omnicanaux'"

Le monde du commerce est également en constante évolution, entre autres parce que la génération Internet consomme différemment. Il y a bien sûr aussi un certain nombre de défis. Les charges administratives, l'inflation et le besoin de personnel qualifié sont les plus grands défis auxquels le commerce est actuellement confronté, explique Robert Goeres. Il faut s'adapter et être présent lorsque le client est là.

"Ce matin, alors que je venais de l'Oesling vers la capitale, en chemin, je suis passé devant une boulangerie, qui est ouverte depuis deux semaines maintenant et dont les heures d'ouverture sont de 7 heures du matin jusqu'à environ midi ou 13 heures, car elle se trouve dans une petite ville, plutôt un village. Et ses exploitants doivent être là au moment où les clients se déplacent, où les clients partent le matin et ils m'ont raconté qu'ils réfléchissent même à ouvrir un peu plus tôt le matin à la rentrée."

Pénurie de personnel et commerce en ligne

Une autre boulangerie à Clervaux se plaint d'un autre problème. Faute de trouver un boulanger, la propriétaire doit fermer le magasin deux jours par semaine, au lieu d'un seul. En ce qui concerne le manque de personnel, il est certainement problématique que de nombreuses personnes préfèrent travailler pour l'État ou une commune. Il y a cependant également de belles opportunités de carrière dans le commerce de détail, qu'il faudrait peut-être mettre davantage en valeur.

Le commerce en ligne constitue moins un problème, au contraire. Les commerçants ont besoin de leur propre site, car le client aime s'informer 24 heures sur 24. Pour le président de la Luxembourg Retail Federation, il est clair qu'un mix sain entre commerce physique et commerce en ligne est nécessaire. Il faut savoir s’adapter et faire preuve de créativité pour que le commerce survive et bénéficie de plateformes supplémentaires."Lëtzshop" a simplifié le commerce au Luxembourg.

"Dans le commerce, aujourd'hui, il faut être 'omnicanaux', cela signifie que vous devez être sur les réseaux sociaux, vous devez être sur les mails, vous avez le téléphone et puis aussi une plateforme supplémentaire, Et puis vous avez les grandes surfaces qui sont organisées, et il y a le centre-ville, où se trouve également le commerce de détail."

Succession dans le commerce

Partout au Luxembourg, les problèmes sont un peu les mêmes si vous écoutez les commerçants. C'est notamment le cas avec le problème des successions. Pour Robert Goeres, cela tient au fait qu’on ne communique pas assez à ce propos et pas assez tôt. 
Les initiatives sont pourtant assez nombreuses. A commencer par la "House of Entrepreneurship" de la Chambre de Commerce, qui est là pour développer des business plans ou la "Primo-Création", créée par le ministre de l'Economie, Lex Delles, et qui donne la possibilité à ceux qui ont fondé une entreprise pour la première fois de leur vie, d'obtenir pendant six mois 2.000 euros par mois du ministère, afin de compenser leur frais. Il y a aussi 'localise.lu', une plateforme qui donne un aperçu sur le commerce et les conditions dans les environs (concurrence, transports publics...)

"Et finalement, last but not least, nous avons encore la Mutualité de cautionnement, où ceux qui débutent, qui veulent reprendre une entreprise ou qui veulent pouvoir obtenir un cautionnement, c'est à dire, s'ils doivent laisser des garanties, peuvent s'adresser pour être soutenus."

Il faut se réinventer encore et encore pour que les clients continuent à venir. Le commerce est en constante évolution. Il faut s'inspirer des jeunes, qui sont les nouveaux clients, selon Robert Goeres. La génération Internet consomme différemment. En collaboration avec la Chambre de Commerce et Luxembourg Confederation, le président de la Luxembourg Retail Federation organise le "Futur de Commerce". Un événement où des intervenants étrangers parlent tout au long de la journée des tendances actuelles et futures.