
Le ministre des Finances était l'invité de la rédaction de RTL jeudi. Il a notamment été question du projet de budget 2024 et de la crise du logement.
"Le déficit budgétaire" de l'Administration centrale "doit être réduit dès cette année." "Les dépenses ne peuvent pas continuer à augmenter plus vite que les recettes" et "différentes mesures d'économie" doivent être mises en oeuvre dès cette année. Voilà comment le ministre des Finances, Gilles Roth, a résumé jeudi sur RTL, le projet de budget 2024, qu'il présentera à la Chambre le 6 mars.
Gilles Roth a toutefois également affirmé que "le pouvoir d'achat doit être renforcé", ce qui s'est déjà produit avec l'ajustement partiel du barème à l'inflation et les mesures pour le logement. Il a assuré que les investissements resteront élevés et que "les dépenses militaires", entre autres, "seront augmentées". Une baisse de la fiscalité des entreprises sera "envisagée" en 2025. Cela ne constituera pas une perte fiscale pour le pays, selon le ministre des Finances, qui attend de la hausse de l'attractivité des entreprises, "des recettes qui pourront financer l'état providence". "A ce stade", aucune hausse d'impôt n'est prévue pour les particuliers, mais le ministre n'a "pas de boule de cristal" pour prédire l'avenir et l'évolution de la situation géopolitique.
Donc plus de dépenses, pas d'augmentation d'impôts, mais en même temps une réduction du déficit budgétaire, comment y arrive-t-on? Gilles Roth répond: "Nous devons optimiser l’argent dont dispose l’État". Pour réaliser des économies, le ministre des Finances a évoqué, entre autres, la numérisation de différentes procédures dans les administrations. L'Etat n'embauchera pas plus de personnel "pour [le plaisir d'] embaucher", mais là où c'est nécessaire. Il voit également un potentiel d'économies dans les bâtiments que l'État achète et loue.
Logement: "L'une ou l'autre belle idée" des banques
Au cours de l'interview, le ministre des Finances a également évoqué quelques mesures relatives au problème du logement. C'est en effet ce jeudi qu'a lieu la table ronde consacrée au logement.
Il a une nouvelle fois défendu la réintroduction temporaire de l'avantage fiscal que constitue l'amortissement accéléré. Une relance de l'activité dans la construction garantirait notamment les emplois, ce qui va dans le sens de la cohésion sociale. La revendication des promoteurs de calculer l'enregistrement seulement sur la quote-part du terrain, sera évaluée, mais Gilles Roth a rappelé que toute mesure doit être conforme à la Constitution.
Lors de la table ronde du logement, il attend aussi "l'une ou l'autre belle idée" du côté des banques, dans le sens d'un "effort collectif". Après tout, l'Etat est actionnaire d'un certain nombre de grandes banques au Luxembourg, selon le ministre des Finances.
La réforme de l'impôt foncier est maintenue, mais repoussée d'un an au moins
En ce qui concerne la réforme de l'impôt foncier, la taxe à la mobilisation de terrains et la taxe sur les logements vacants, le gouvernement CSV-DP s'y tient. Selon Gilles Roth, elles ne résoudront cependant pas la crise du logement, mais elles s'inscrivent dans la recherche d'une plus grande justice fiscale. Après que le projet de loi du gouvernement précédent portant cette réforme ait été retoqué suite aux réserves du Conseil d'Etat, les ministères des Affaires intérieures, du Logement et des Finances doivent revoir le texte. Un délai d'un an est à prévoir, selon Gilles Roth.