
La semaine dernière, un nouvel incident sur la ligne du Nord a provoqué la mise à l’arrêt du trafic ferroviaire dans cette région du Luxembourg. Plus aucun train ne circule à partir d’Ettelbruck. Fin août 2022 déjà, sur la même ligne, un éboulement s’était produit dans le tunnel ferroviaire Schieburg. La réouverture de ce tunnel prévue pour la mi-avril, vient d’être reportée, le chantier ayant pris sept semaines de retard. Ces problèmes suscitent la colère des usagers.
A lire aussi: Grosses complications pour les CFL: Le Tunnel Schieburg ne rouvrira pas comme prévu
Peu après 6h00 à Drauffelt, près de Clervaux: celui qui veut se rendre à Luxembourg-Ville doit s’armer de patience.
Les habitants de la région sont déjà habitués aux bus de substitution depuis cet été, en raison de l’inaccessibilité du Tunnel Schieburg. A présent, plus aucun train ne circule dans le Nord, de sorte qu’à la place, les usagers doivent faire le trajet Kautenbach-Ettelbruck en bus. Un bus qui circule une fois par heure.
Ce matin-là, le casse-tête démarre avec les horaires. Les usagers discutent entre eux de quel bus part à quelle heure pour quelle destination. Tout le monde est loin d’avoir compris que le bus passera à 6h30 plutôt qu’à 6h00.

“Je vais encore à l’école, j’essaye autant que possible d’être là à l’heure, les CFL ne me rendent pas toujours les choses faciles. La seule chose qui me reste à faire est d’aller jusqu’à Ettelbruck et là de chercher une possibilité de transport et de rechercher peut-être un peu plus l’après-midi ", raconte Stanislav Valchev, un lycéen.
Gilbert Klein et sa famille sont également tributaires du bus. Pour l’ingénieur, pas question d’avoir recours à la voiture: il doit se rendre à Belval et là, il ne trouverait pas de place de parking. Le problème serait qu’il n’y aurait pas assez de marge entre l’arrivée du bus de remplacement et le départ du train à Ettelbruck. Quand le bus est coincé dans un embouteillage, il rate régulièrement la correspondance, de sorte qu’il a besoin de 30 à 60 minutes de plus pour se rendre à son travail. Il montre son appli “Mobilitéit": le train de 6h50 y est encore indiqué, mais en revanche, il n’y figure aucun autre bus. Le jour où le reportage a été réalisé, le bus avait déjà du retard à Drauffelt.
Les incertitudes et les retards provoquent l’émoi dans un groupe Facebook. L’appel à témoignages de nos collègues de RTL a été partagé et commenté à de nombreuses reprises. Certains le prennent avec humour, un usager appelle les “Highländer” à rester forts.
D’autres, comme Sarah Laurent, sont vraiment en colère. Pour le retour, les bus de substitution seraient mal signalés, celui qui rate la correspondance à Ettelbruck, n’aurait pas de chance: “J’ai besoin de deux heures en plus chaque jour, une fois je suis rentrée chez moi à 21h00 le soir. Mais nous ne pouvons plus faire cela, nous sommes vraiment à bout.”
C’est pourquoi elle se rend en voiture à Ettelbruck: ce n’est pas un cadeau aux heures de pointe. Nos collègues avaient aussi rendez-vous avec celui qui se qualifie lui-même de “Highländer”, Georges Meyers, mais comme son bus était en retard, il n’avait plus le temps. Il leur a toutefois écrit que pour la première fois, le train aurait attendu le bus. Un espoir pour les habitants du Nord?
Sarah Laurent exprime ce qu’elle a entendu de la part de nombreux usagers concernés: “Les ministres Bausch et autres doivent un peu savoir ce qui se passe ici, le Nord ne va pas seulement jusqu’à Ettelbruck, il y a encore des gens au-delà et nous avons été oubliés.”
Le reportage de RTL en luxembourgeois: