Champion d’Europe, champion du monde et surtout champion olympique: le KC Strassen ne pouvait pas rêver d’un meilleur coach. Steven Da Costa a posé ses valises au club en début d’année et ce n’est pas un hasard. Le karatéka, originaire de Mont-Saint-Martin, a toujours entretenu des liens forts avec le Grand-Duché. S’il n’est pas venu coacher avant, c’est parce que son emploi du temps ne lui permettait pas. En effet, il n’y a pas si longtemps, le karatéka faisait encore le tour du monde des tatamis, raflant au passage trois titres de champion du monde.
Mais le titre qui lui tient le plus à cœur, c’est celui qu’il a décroché à Tokyo en 2021, pour la première et seule apparition de son sport au Jeux Olympiques. “Il a une saveur particulière”, admet-il en marge d’un entraînement au dojo de Strassen. Pas rassasié, Steven Da Costa avait encore décroché un titre de champion du monde deux années plus tard, à Budapest. Depuis, beaucoup de choses ont changé dans la vie du karatéka professionnel. Steven est devenu papa, un tournant pour l’athlète de 28 ans qui a décidé de mettre sa carrière au deuxième plan.

Car au fil des années, il a raté beaucoup de grands moments. “Des soirées, des vacances, des mariages”, et des moments tristes aussi. “Des funérailles”, souffle-t-il. “Le public ne voit que les beaux moments, il ne voit pas tous les sacrifices”, commente-t-il. Et il n’était pas question de rater les premiers pas de son fils. Quand il parle des moments passés en famille ces derniers mois, son visage s’illumine. Aucun regret pour le sportif qui n’exclut cependant pas un retour sur les tatamis dans un futur plus ou moins proche. “Il faudrait que je m’entraîne pour voir où j’en suis, mais je ne suis plus tout jeune”, plaisante-t-il.
Steven Da Costa rappelle que du haut de ses 28 ans, “presque 29” insiste-t-il, il fait désormais partie des sportifs les plus “âgés” de sa discipline. “Autour de 30 ans, il y en a beaucoup qui arrêtent” , nous explique-t-il. Les réflexes, la vitesse, le temps de réaction ne sont plus les mêmes. Mais aujourd’hui, la question n’est pas là pour le karatéka. Ce qui l’intéresse, c’est de faire progresser son club, le KC Strassen, et ses athlètes. Et il n’est pas connu pour faire les choses à moitié. “On a des bons athlètes, certains sont en équipe nationale (...) et c’est bien. Mais ce qui m’intéresse, ce sont les titres Europe et Monde”, annonce-t-il devant notre caméra. Autant dire que Steven Da Costa n’est pas venu pour chômer.