
Il s’agira de la septième école européenne publique du pays. Le projet, présenté par le ministre en présence de Paul Weimerskirch, bourgmestre, et de Carlo Feiereisen, premier échevin de la commune de Schifflange, est une réponse aux énormes besoins dans le sud du Luxembourg.
Chaque année, le nombre de demandes d’inscription est largement supérieur à celui des places disponibles dans les six écoles européennes publiques, comme l’explique Claude Meisch:
“Nous avons ouvert la première école européenne publique il y a neuf ans, et depuis, cela n’a cessé de croître, croître et croître, aujourd’hui nous en avons six. Le programme gouvernemental dit: ‘Nous en avons besoin de trois de plus’ et oui, les inscriptions le montrent effectivement, car l’intérêt pour les écoles européennes publiques est énorme. Par exemple, dans la région Sud, à l’École internationale Differdange/Esch, nous comptons actuellement 1.200 inscriptions pour seulement 300 places. C’est pourquoi nous sommes heureux de pouvoir présenter un nouveau projet d’école européenne publique dans le Sud, à Schifflange.”
Le nouveau lycée à Schifflange pourra accueillir quelque 980 élèves dans 42 classes. Outre le cycle secondaire, il proposera des classes de la voie de préparation, ainsi que des classes d’intégration et d’orientation. En termes d’infrastructures, le campus comptera également l’école primaire de la commune de Schifflange, une maison relais, des salles de sport, une cantine, des bureaux pour la direction et l’administration et une piscine, entre autres.
Claude Meisch explique pourquoi les écoles européennes sont aussi importantes pour le Luxembourg:
“Nous avons 2.000 élèves par an, tant au primaire qu’au secondaire, qui arrivent de l’extérieur, et nous devons donc veiller à leur intégration dans les écoles, et bien sûr, c’est un peu plus facile aujourd’hui avec le système linguistique flexible des écoles européennes qu’avec notre système scolaire traditionnel.”
Le ministre libéral souligne que les enfants issus de l’immigration ont plus de difficultés à suivre leur scolarité ici au Luxembourg. 85 à 95 % des élèves qui obtiennent le diplôme de fin d’études secondaires au Grand-Duché, sont nés au Luxembourg. Selon Claude Meisch, il y a beaucoup plus d’enfants issus de l’immigration à l’école primaire, mais ils perdraient pied au cours de leur scolarité. C’est inacceptable. Il est important de garantir à tous les élèves du pays l’éducation qu’ils méritent..
Les chiffres du ministère montrent également que cette année scolaire, la plupart des quelque 5.700 élèves actuellement scolarisés dans les écoles européennes ont déclaré ‘Luxembourgeois’ comme première nationalité et le français comme première langue, devant l’anglais et le portugais. Ils résident principalement au Luxembourg et plus ou moins 15% en France. Environ 52% des élèves sont nés à l’étranger et 48% au Luxembourg.
Il n’existe pas de chiffres précis sur les pays d’origine des élèves, sauf pour l’EIDE de Differdange. Là, la nationalité la plus fréquente est la nationalité française (28,74%), suivie par la luxembourgeoise (environ 26%) et la portugaise (environ 21%).
L’opposition a critiqué le fait que les écoles européennes attirent plutôt des élèves aisés. Le ministre a expliqué que le choix de Schifflange s’explique par le fait que les ménages y sont en moyenne moins aisés.
Le syndicat d’enseignants SEW a récemment critiqué le fait que la qualité des diplômes des écoles européennes soit inférieure à celle du système luxembourgeois en raison de critères nettement plus larges. Claude Meisch rejette cette critique et souligne qu’avant la gratuité du système européen, avec la création des écoles européennes publiques, personne ne s’intéressait à la qualité de ces écoles. Il se dit “étonné” que cela devienne un sujet de préoccupation pour un syndicat plutôt à gauche, à l’heure où ces écoles sont gratuites.
Le coût total du projet est estimé à 146 millions d’euros, dont 100 millions d’euros pour la construction de l’école européenne. Le ministère de l’Education y investira 130 millions d’euros. Le solde sera pris en charge par la commune de Schifflange. Les premiers élèves pourront être accueillis sur un site provisoire dès la rentrée 2028. La construction du nouveau bâtiment sera terminée pour la rentrée 2030.
Le projet à Schifflange a d’ailleurs été lancé au début de la guerre en Ukraine, pour offrir aux réfugiés ukrainiens encore scolarisés la possibilité de poursuivre leur parcours scolaire.