
À l’issue de la première réunion entre les autorités, les syndicats et le patronat sur l’épineux sujet des pensions, Luc Frieden avait participé à la fête estivale de son parti à Hesperange jeudi soir.
C’est à cet endroit qu’il a alors déclaré: “j’ai tenté de tous les garder dans la salle aussi longtemps que possible pour qu’ils disent ‘oui’ à tout. Je n’y suis pas arrivé, mais ils sont quand même restés. C’est déjà une belle réussite, même s’ils avaient mauvaise mine. On voit qu’ils ne sont pas habitués à faire des heures supplémentaires”.
Alors que les autres convives du CSV ont accueilli cette blague avec humour, plusieurs personnalités politiques de l’opposition n’ont pas tardé à réagir aux propos de Luc Frieden, divulgués sur la radio 100,7.
Pour Sascha Pulli, secrétaire général du LSAP, “le Premier ministre tente d’affaiblir et de réduire les partenaires sociaux”, la députée déi Gréng Djuna Bernard voit cela comme “jeter de l’huile sur le feu” alors que le député déi Lénk Marc Baum est d’avis que Luc Frieden “n’a plus de respect pour les syndicats ou pour toutes les personnes qui ont participé à la manifestation du 28 juin”.
À la demande de RTL, les présidents de l’OGBL Nora Back, et du LCGB Patrick Dury, ont indiqué que le Premier ministre les avait appelés lui-même ce vendredi matin. Patrick Dury a expliqué que tout était rentré dans l’ordre et Nora Back parle d’excuses.
Mais en ce qui concerne les fonctionnaires, personne n’avait appelé la CGFP vendredi matin. Pour son président, “Luc Frieden ne gagnera pas le prix de la meilleure blague avec ces propos, mais s’il ne nous présente pas ses excuses, il n’y aura pas de suites non plus, nous seront bien ce lundi à la table des négociations comme cela était prévu”, a déclaré Romain Wolff qui n’a pas manqué de rajouter sa petite touche humoristique: “nous aurons peut-être droit à des excuses ou à d’autres blagues dans le même style”.