
La Semaine de l’enfance se déroule du 17 au 23 mai. Durant cette période, les structures de l’éducation non formelle (crèches, mini-crèches, maisons relais, foyers scolaires, foyers de jour et assistants parentaux) sensibilisent au travail des personnels qui encadrent les enfants en dehors des horaires scolaires, à l’occasion de portes ouvertes, d’ateliers et autres activités.
La quatrième édition de cette Semaine de l’enfance est en effet centrée sur l’éducation non formelle, tout en s’inscrivant dans la dynamique de la campagne “Screen-Life-Balance” du ministère de l’Education nationale. Elle met l’accent sur le besoin de rééquilibrer le quotidien des enfants en les éloignant des écrans et en leur offrant plus de mouvement et d’activités concrètes.
Le rééquilibrage entre le temps passé devant les écrans et celui passé à bouger et à vivre de nouvelles expériences et découvertes pour les plus jeunes est un sujet qui occupe aussi le Docteur Dieter Braus, spécialiste en neurologie, psychiatrie et psychothérapie. Il a tenu vendredi dernier une conférence au Lënster Lycée intitulée “Kindliches Gehirn und Medien” (le cerveau de l’enfant et les médias).
Dépression, anxiété, problèmes de motricité: ce ne sont là que quelques-unes des conséquences d’une consommation accrue de médias numériques chez les enfants. D’après le Docteur Braus, les médias numériques ne sont pas du tout adaptés au cerveau d’un petit enfant. Ce n’est qu’à partir de 7-8 ans que cela commence à devenir moins problématique.
“Alors bien sûr, les médias numériques, spécifiquement développés pour cette tranche d’âge, peuvent également être bénéfiques, à condition qu’il existe suffisamment d’autres opportunités d’expérimentation et de création pour les enfants.”
Des règles claires sont toutefois nécessaires, comme un temps d’écran maximum. Par exemple, les enfants âgés de 8 à 14 ans ne doivent pas passer plus de deux heures par jour devant un écran.
"[Une durée limitée] incluant tous les médias: télévision, jeux, téléphone portable, Internet. C’est plutôt peu critique dans ce laps de temps. Et tout ce qui va au-delà a un impact sur le bien-être d’une part, et aussi sur la vulnérabilité croissante (...) aux maladies mentales majeures.”
Outre la durée, la fréquence d’utilisation du téléphone portable ou de la tablette est également importante:
“Si je fais quelque chose pendant une demi-heure trois fois par jour, c’est moins problématique que si je divise ces 90 minutes en laps de 3 minutes chacun, c’est une fréquence énorme, c’est-à-dire 2 minutes tous les quarts d’heure par jour. C’est nettement plus problématique. ‘La crainte de rater quelque chose.’ Cela déclenche quelque chose de différent dans le cerveau que si je passe une demi-heure avec mes amies sur les réseaux sociaux.”
Les règles doivent cependant être les mêmes partout, affirme le Docteur Dieter Braus. Parents, enseignants et éducateurs doivent par conséquent être sur une même ligne.
La Semaine de l’enfance se poursuit jusqu’à vendredi. 290 structures d’éducation non-formelle y participent. Retrouvez le programme sur le site kannerwoch.lu.