Tarifs de la CNSLes kinés dénoncent un favoritisme envers les hôpitaux

Anne Wolff
Après l'Association des médecins et médecins-dentistes, ce sont les kinésithérapeutes qui rendent public leur conflit avec la Caisse nationale de Santé à propos des nouvelles négociations tarifaires.
© PEAKSTOCK / SCIENCE PHOTO LIBRAR / LDA / Science Photo Library via AFP

La semaine dernière, l’Association des médecins et médecins-dentistes (AMMD) s’était déjà dite “stupéfaitepar le contenu du protocole d’accord conclu dans le cadre du renouvellement de la convention collective du personnel hospitalier.

Ce nouvel accord est aussi difficile à avaler pour l’Association luxembourgeoise des kinésithérapeutes (ALK), qui ne comprend pas pourquoi la CNS a assez d’argent pour mieux payer le personnel hospitalier, mais pas les kinés indépendants.

L’ALK rappelle que les honoraires des kinésithérapeutes n’augmentent pas automatiquement à chaque tranche indiciaire comme pour les salariés, alors qu’ils sont autant impactés par les frais de loyer et le coût croissant de l’énergie, explique l’ALK.

Le tiers payant est généralisé chez les kinés, le patient paye sa part, c’est-à-dire ce qui n’est pas pris en charge par l’assurance maladie, et les kinés facturent le reste à la Caisse nationale de Santé. Là, un tarif, qui est négocié tous les deux ans avec la CNS, s’applique. Ce tarif se compose d’une valeur de base, la valeur lettre clé, et d’un coefficient variable en fonction du type de traitement. Et aucun accord n’a été trouvé à ce jour lors des négociations sur la valeur lettre clé. Cette dernière s’élève actuellement à 44. Le président de l’ALK, Patrick Obertin, explique:

Ce pourcentage, qui correspond à l’augmentation des salaires en moyenne au Luxembourg, ce qui signifie que cette fois, il est d’environ 2,68%. Ces 2,68% nous reviennent de droit. Il n’y a dans les statuts de la CNS aucune règle disant maintenant il y est ou maintenant, il n’y est pas. C’est unebase de la discussion que nous, représentants des kinés, menons avec un représentant de la CNS.”

Comme il n’y a pas d’accord, une procédure de médiation est en cours avec la CNS. Les kinés ne comprennent pas pourquoi les uns obtiennent une rallonge et les autres pas. “Il ne s’agit absolument pas de jalousie que les infirmières reçoivent une augmentation de salaire ou que ceux qui travaillent dans les hôpitaux voient leur salaire ajusté, il s’agit simplement que s’il n’y a pas d’argent, il n’y en a pour personne. On nous renvoie continuellement qu’il n’y a pas d’argent, que de ce fait notre valeur lettre clé ne peut pas être adaptée, et par ailleurs, nous voyons en tant que prestataires que le secteur hospitalier obtient un tel ajustement.”

Actuellement, une séance chez un kinésithérapeute coûte entre 42 et 52 euros. Pour le patient, cela représenterait une augmentation maximale d’environ 40 centimes par prestation si le tarif était ajusté. Environ 1.900 kinésithérapeutes libéraux sont actuellement concernés par les négociations tarifaires.

Back to Top
CIM LOGO