
Une enquête est ouverte pour corruption et trafic d’influence. Sont visés, la commune, mais aussi le bourgmestre, Guy Altmeisch, et son ancien associé dans la société immobilière BA Promotion. Ce dernier est également le promoteur de la société VOI, qui a acheté le terrain en question.
L’affaire concerne un terrain et le projet qui y est prévu, avenue du Parc des Sports. Ce projet, qui traîne depuis 14 ans et a connu différentes variantes, devrait désormais aboutir à la construction de 79 logements étudiants. Entretemps, la plus-value du promoteur, dont l’actionnariat a également changé depuis, a considérablement augmenté. Il est question de 375% en seulement trois ans. Le maître d’ouvrage est la société VOI.
Le bourgmestre ne peut pas être tenu responsable du fait que le projet traîne depuis si longtemps, a souligné le conseiller communal Gary Diderich (déi Lénk) après la réunion du conseil communal mercredi matin. Ni du fait que ne figurent pas de conditions claires dans l’acte portant sur la transaction. Mais l’acte prévoyait un délai pour une pénalité, selon le conseiller. L’accord selon lequel la commune rachètera le projet au promoteur une fois celui-ci terminé, a été signé peu avant que cette pénalité ne devienne exigible. “La commune aurait clairement eu une base de négociation à ce moment-là”, estime Gary Diderich, qui reconnaît cependant aussi que l’ensemble du collège des bourgmestre et échevins a adopté le projet.
A la fin de l’année déjà, lorsque le sujet a été abordé au conseil communal, les Verts avaient souligné la plus-value élevée du promoteur. “Je pense que c’est un dossier confus”, constate la porte-parole des Verts, Laura Pregno. Ceux-ci n’avaient pas voté en faveur du projet, car ils jugeaient certains points du dossier critiquables.
Selon le premier échevin CSV Tom Ulveling, il ne s’est rien passé d’inhabituel dans toute l’affaire, si on regarde le dossier. Il se serait passé la même chose pour des projets tels que l’école de musique ou la Gravity Tower. “C’est pourquoi je ne comprends pas vraiment. Il n’y a rien de neuf en ce sens. A moins qu’il y ait des choses, dont je ne sache rien. Mais si c’est juste cela, je ne vois pas où serait le problème”, selon l’échevin.
Le DP a relu le dossier mardi soir. “Dans cette affaire, je ne vois vraiment pas où est le problème. Je trouve relativement sévère la façon dont le parquet a procédé”, critique François Meisch.
Le bourgmestre Guy Altmeisch, suppose que c’est d’abord la commune qui est accusée de corruption, mais comme elle n’a pas de personnalité juridique, il est responsable des actes. “Je n’ai pas encore été entendu et je serai ravi d’être entendu pour communiquer ces détails à l’enquêteur”, a souligné le maire LSAP. Il pourra ainsi apporter de la clarté et prouver son innocence. A cette date, seuls le secrétaire communal ainsi que le technicien et l’ingénieur qui ont travaillé au dossier, ont été entendus.
Le bourgmestre présume que le ministère du Logement, qui co-subventionne les logements étudiants, a été intrigué par la quote-part terrain élevée et a informé le parquet. Cependant, la situation a évolué au fil des ans et grâce au nouveau projet, selon le maire.