
Les autorités se sont mises d’accord afin de déterminer trois domaines, dans lesquels l’argent sera puisé afin de rassembler 400 millions d’euros pour l’augmentation du budget d’ici la fin de l’année, comme l’a annoncé le Premier ministre ce mardi lors de son discours sur l’état de la Nation.
En 2025 donc, ce sont pas moins de 780 millions d’euros, soit 1,3% du RNB, le revenu national brut, qui seront investis dans la défense. Mais selon les propos de Luc Frieden, le Luxembourg devrait atteindre déjà cette année son objectif de 2%, initialement prévu pour 2030. Cela représente 1,2 milliard d’euros d’investissement, à financer dès à présent.
Pour Gilles Roth, “c’est un montant conséquent, et en guise de comparaison, l’adaptation de quatre tranches indiciaires en une année, cela représente 480 millions d’euros”, explique le ministre des Finances.

La solidarité internationale prévaut dans ce contexte, et en tant que membre, il faut respecter les résolutions prises par l’Otan en ces temps incertains. Même si le Luxembourg possède des finances publiques solides, ces 400 millions ne tombent malheureusement pas du ciel comme par magie.
Cet argent devra être divisé en trois tranches de 133 millions d’euros. Un tiers de la hausse du budget sera financé par des dettes, un deuxième tiers via la Société Nationale de Crédit et d’Investissement, et le troisième tiers à travers une re-priorisation des investissements.
“Certaines dépenses dans les investissements seront dès lors soit annulées soit retardées”, précise Gilles Roth, “ces dépenses doivent être planifiées dans l’année où elles pourront être effectuées. Nous voulons donc inscrire les projets d’investissements avec leur budget respectif dans l’année durant laquelle ils seront effectivement utilisés afin de mieux répartir l’argent”.
Le ministre des Finances souligne clairement que “jusqu’à nouvel ordre, nous n’envisageons pas de hausse des impôts et nous ne prévoyons pas non plus de coupe budgétaire dans les dépenses sociales”.
L’argent récolté ne servira pas qu’à des dépenses purement militaires, mais ce sont surtout les domaines des satellites, des drones et de la cybersécurité qui seront renforcés au Luxembourg.
En ce qui concerne la rumeur d’une augmentation des dépenses dans la défense pour atteindre 5% du RNB, le ministre répond que “là on est déjà à un autre niveau, et je dois avouer que trouver trois milliards par an, c’est un autre défi mais voyons d’abord si cela se confirme”, tout en indiquant que les ministres des Finances d’autres pays européens doivent gérer ce genre de question alors que leur situation financière est loin d’être celle du Luxembourg.
De plus amples explications seront fournies par la ministre de la Défense Yuriko Backes ce vendredi après-midi.