Un homme de 34 ans a été condamné mardi à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d’assises d’appel de Meurthe-et-Moselle à Nancy, pour avoir porté neuf coups de couteau à son ex-compagne, en 2020, devant son immeuble en banlieue de Metz.
L’avocate générale avait requis à son encontre la même peine, qui avait déjà été prononcée en première instance en 2022 par la cour d’assises de la Moselle, pour tentative de meurtre de son ex-compagne ainsi que des violences volontaires sur la nièce de cette dernière, qui avait également été victime d’un coup de couteau.
Les faits reprochés à Jean-Yves Youan se sont déroulés le 24 juin 2020. Dans l’après-midi, il s’était présenté au domicile de son ex-compagne, pour lui rendre un téléphone portable, alors que les tensions allaient croissant au sein du couple, séparé depuis quelques semaines mais qui entretenait encore une relation ambiguë.
Après des échanges par SMS tendus, des insultes et menaces entre les deux protagonistes, l’ex-compagne de l’accusé est descendue de sa résidence à Montigny-lès-Metz munie d’une bombe lacrymogène et accompagnée de sa nièce, à l’époque âgée de 16 ans.
M. Youan s’était lui muni d’un couteau de cuisine, “dont l’impact est potentiellement mortel”, a souligné à l’audience l’avocate générale Béatrice Bossard.
Il portera un coup à la nièce de son ex-compagne, la blessant au bras. Puis au moins un coup à son ex, qui tentera de s’enfuir. M. Youan l’aura “poursuivie, pourchassée” sur 90 mètres, sur la voie publique, entre différents immeubles d’habitation, insiste la magistrate.
La mère de famille a subi neuf coups de couteau, dont deux proches de l’estomac, et un au niveau du sein, des zones létales.
L’avocate de la victime, présente à l’audience, a rappelé son sentiment, le jour des faits, qu’elle allait mourir lorsqu’elle se faisait poignarder ou quand elle était transportée dans l’ambulance. Cinquante-six jours d’ITT lui ont été prescrits.
Plusieurs témoins ont décrit “l’acharnement” de l’accusé sur la victime. De nombreux appels aux secours ont été passés par les riverains.
“Évidemment, oui, M. Youan avait l’intention de tuer”, a estimé la représentante du ministère public dans son réquisitoire, ce qui est également soutenu par les avocats des parties civiles.
L’avocat de la défense, Me Amadou Cissé, a lui défendu l’absence d’agression “unilatérale” de l’accusé, qui avait été gazé par son ex-compagne avant les faits: “C’est ça qui déclenche tout. Avant qu’il ne soit gazé, il n’y a aucun acte de violence. La première personne qui subit de la violence, c’est lui”.
L’avocat a également rejeté l’intention de son client de donner la mort à la victime, plaidant pour une requalification des faits en violences volontaires aggravées. L’accusé avait lui dit “regretter” ces faits, et nié toute intention de tuer son ex.
Outre sa condamnation à une peine de prison, il a également l’interdiction de détenir une arme pendant 15 ans et de séjourner en Moselle durant 10 ans.
