En MoselleUn gigantesque rassemblement évangélique fait grincer des dents

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Le rassemblement annuel de la mission évangélique Vie et Lumière démarre dimanche à Grostenquin en Moselle, au grand dam de certains riverains.
Un gigantesque rassemblement évangélique fait grincer des dents
Le rassemblement annuel de la mission évangélique Vie et Lumière démarre dimanche à Grostenquin en Moselle, au grand dam de certains riverains.

Les fidèles le décrivent comme un “moment de rassemblement pour prier Dieu”, qui compte particulièrement pour la communauté tzigane.
L’ancienne base aérienne a ouvert ses portes dimanche, une semaine tout juste avant le début de la manifestation, où 30.000 à 40.000 pèlerins protestants sont attendus du 3 au 10 septembre. Mardi soir, plus de 4.000 caravanes et camping-cars y étaient déjà installés, sur les 6.000 attendus.

L’ouverture de la base a permis aux véhicules de prendre possession du terrain, entraînant d’importants bouchons sur les routes avoisinantes. Mais cela a évité l’engorgement des axes de circulation lundi, ce qu’ont finalement salué les élus locaux.

Au sein de la base, sous un panneau de circulation, un écriteau “Quand vous respectez l’ordre, vous respectez Dieu” incite les pèlerins à observer le code de la route.

Nous sommes là pour prier Dieu” et “profiter d’un moment de rassemblement”, dit Sandra, une pasteure qui ne souhaite pas donner son nom de famille. Cette mère de famille a “grandi dans la mission évangélique” et a l’habitude d’assister au rassemblement, comme ses parents avant elle.

Pour la communauté, il s’agit de se retrouver autour de Dieu. “On vient de partout. Certains viennent d’ailleurs en Europe”, notamment des Pays-Bas.
La caravane qu’elle occupe est située en face de l’immense chapiteau jaune et bleu où se dérouleront prières et baptêmes.

Une “ville”

Forte d’environ 100.000 membres, la communauté Vie et Lumière forme plusieurs dizaines de pasteurs chaque année. Sous le chapiteau, des adolescents savourent déjà les retrouvailles, entre amis ou cousins qui se sont quittés plusieurs semaines pour partir en mission d’évangélisation à travers la France.

On ne s’ennuie pas, il y a des activités pour les adultes, mais aussi d’autres pour les enfants”, souligne un jeune habitué.
L’afflux de pèlerins - “une ville”, selon le préfet de la Moselle, Laurent Touvet - a conduit à la mise en place de moyens importants afin d’assurer “la sécurité et la salubrité”. Un centre médical de campagne et un centre de secours de sapeurs-pompiers ont été installés.

Un poste de commandement opérationnel réunit les services de la préfecture, des sapeurs-pompiers - 15 sont mobilisés 24h/24 - et des gendarmes - 400 sont présents chaque jour.

En fin d’après-midi, des points sont réalisés entre ces différents services mais aussi les directions départementales chargées des commerces ou de la protection des personnes, et les équipes de protection de l’environnement, le site jouxtant une zone Natura 2000.

Promesse non tenue

Si l’Etat prend en charge cette partie opérationnelle, le reste de l’organisation est financé par l’association Vie et Lumière, qui doit veiller à la propreté et payer les factures d’eau et d’électricité. Le pasteur Joseph Charpentier, à sa tête, s’y est engagé.

Les élus locaux sont eux en colère face à une promesse non tenue du gouvernement de ne plus organiser ce rassemblement, qui a déjà eu lieu en Moselle en 2006, 2015 et 2017. Edouard Philippe, alors Premier ministre, avait écrit une lettre leur promettant que 2017 était la dernière édition à Grostenquin.

Les édiles ont appris par voie de presse, en juillet, qu’Elisabeth Borne finalement réattribuait le rassemblement à la base de Grostenquin, faute de place dans le Loiret, où se trouve le siège de l’association. “Si les écrits d’un Premier ministre ne sont plus respectés, c’est la République qui est en danger”, a regretté Salvatore Coscarella, le maire de Valmont.

Les maires des communes les plus proches, comme celle de Bistroff, restent vigilants. Certains rapportent des faits de démarchage au domicile de leurs administrés.

Mi-août, alors qu’une réunion d’information était organisée par le préfet, des riverains avaient arboré des pancartes telles que “Bistroff n’est pas cacaland”, en référence aux déjections humaines qui ont été retrouvées aux abords de la base après les derniers rassemblement, selon eux.

Ils ne se gênent pas pour aller dans les terrains privés”, regrettaient Clémentine, qui a requis l’anonymat, venue avec sa fille.
Les agriculteurs ne peuvent pas récolter totalement, tellement il y a des déjections et des papiers partout” par terre, assure-t-elle. “A un moment donné, ça suffit.

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