Les deux petites feuilles vertes surmontant le nom “Lunch Garden” écrit en rouge sur fond jaune étaient devenues un repère pour pas mal de familles partout en Belgique et notamment dans la Province du Luxembourg.
À Arlon, Messancy, Libramont et Marche-en-Famenne, on y venait avec la certitude d’y retrouver des plats ancrés dans la tradition des brasseries pour un prix assez démocratique.
Rien ne semblait précipiter ces lieux de tradition vers le fond. Mais le couperet est tombé ce lundi à 11h. La faillite a été déclarée, ce qui a signifié le licenciement de tous les salariés et le gel des salaires de janvier et des primes de fin d’année. On parle de 300 emplois sur 600 menacés.
Une nouvelle qui a fait l’effet d’une bombe chez les employés comme dans la clientèle parce que plusieurs restaurants tournaient à plein régime quelques années après une période Covid qui avait obligé l’enseigne à fermer plusieurs mois.
Depuis 2021, le fonds britannique ICG était devenu l’actionnaire principal. Il avait injecté 13,5 millions d’euros en 2023 et 5 millions l’année suivante.
Des mesures qui ne parvinrent pas à arrêter l’hémorragie, conduisant Lunch Garden vers une faillite avant que CIM Capital ne se manifeste dernièrement, sans offrir toutefois toutes les garanties d’une reprise totale.
La Province du Luxembourg, elle, est touchée de plein fouet. Le sort des Lunch Garden de Libramont et Messancy est scellé. Celui d’Arlon est incertain. A Marche-en-Famenne, on pourra encore franchir la porte.
“Ça nous fait mal au cœur”, confie Marcel, 66 ans, habitué de l’enseigne de Messancy qu’il fréquentait hebdomadairement avec son épouse Ida une fois les courses au Cora voisin terminées.
“On avait quasiment notre table et je prenais très souvent du vol-au-vent. Ma femme, elle, adorait les chicons au gratin. Ce n’était pas de la fine cuisine, mais c’était bon. Meilleur que les fast food. Et il n’y avait pas de contrainte de temps. On pouvait prendre un café à notre aise et encore papoter avec les habitués. Il va falloir retrouver de nouvelles habitudes et à notre âge, ce n’est pas facile.”
L’émotion était palpable à l’heure de voir disparaître l’un des quatre piliers de la Province avec ceux d’Arlon, de Libramont et de Marche-en-Famenne.
L’avenir de celui d’Arlon, franchisé, est donc en suspens. Seul Marche a reçu la garantie de pouvoir rouvrir prochainement. Mais la chaîne prévoit de réduire la voilure à raison d’environ 30% par enseigne. Quinze personnes travaillent généralement dans un Lunch Garden. On parle donc de 10 emplois préservés à Marche et d’étudiants pour compléter le casting. Pas de quoi se réjouir outre mesure.
