Aux assises à NancyIl s'était réfugié nu et ensanglanté dans un McDo

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Un homme de 29 ans est accusé d'avoir tenté de tuer dans un guet-apens un partenaire sexuel de sa petite amie. Il a reconnu les faits qui lui sont reprochés, lundi devant la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle.
© dpa Picture-Alliance via AFP

Le 21 septembre 2020, peu avant minuit, un jeune homme de 19 ans s’était réfugié nu, ensanglanté et présentant des blessures à la tête et sur le haut du corps, dans un McDonald’s de Pont-à-Mousson, où il s’était effondré sur la terrasse. Les employés du fast-food avaient alerté les secours.

Le jeune homme, qui venait d’être agressé à l’arme blanche chez lui, présentait neuf plaies profondes, dont certaines au niveau de la tête et du cou.

Je reconnais pleinement les faits qui me sont reprochés, dans leur intégralité, sauf des passages dont je ne me souviens pas: j’ai des trous, je n’arrive pas à me rappeler de tout”, a déclaré au premier jour de son procès Alexandre Polak.

L’enquête a permis de démontrer que le jeune homme agressé avait proposé une relation sexuelle à une jeune fille rencontrée sur une application de rencontres, comme ils l’avaient déjà fait par le passé.

Celle-ci, âgée de 16 ans au moment des faits, avait accepté et s’était rendue au domicile de la victime... Mais pas dans le but d’avoir un rapport sexuel.

“Ce qui me rend malheureux”

Elle avait prémédité, avec son petit ami Alexandre Polak, le meurtre de ce partenaire sexuel, sous prétexte qu’il l’aurait violée, en réunion, le mois précédent. Un viol totalement imaginaire, selon l’enquête.

Ils ont donc tous les deux piégé la victime chez elle: en pleins ébats, le nouveau petit ami avait débarqué avec une machette et agressé le jeune homme.

Quand je pense à nous deux aujourd’hui, ce qui me rend malheureux, c’est le mensonge”, a encore confié Alexandre Polak à la barre du tribunal.

Celui-ci est le seul jugé par les assises à Nancy: sa jeune complice, qui avait aussi été mise en examen et placée en détention provisoire, s’est suicidée en prison en mai 2021.

Des viols subis durant son enfance

La première journée d’audience a essentiellement porté sur la personnalité d’Alexandre Polak, décrit par ses proches comme “influençable”, “bonne poire” et “serviable”. Et également sur des viols qu’il aurait subis, enfant, durant plusieurs étés, de la part d’un voisin, lorsqu’il allait en vacances chez sa grand-mère.

Un élément important pour la défense qui s’appuie en partie sur cet épisode traumatisant pour expliquer son passage à l’acte conjugué, au fait que sa petite-amie l’aurait manipulé.

Toutefois, la partie civile s’est montrée très sceptique: “Vous n’en avez jamais parlé à votre grand-mère, à vos parents, aux nombreux psys que vous avez vus, mais devant les enquêteurs vous vous livrez ? Ne racontez-vous pas, vous aussi, des mensonges ?”, lui ont demandé tour à tour Mes Alexandre Bouthier et Nicolas Pasina.

Un expert psychiatre doit être entendu mardi pour livrer des éléments sur une éventuelle altération du discernement au moment des faits.

Le verdict est attendu mercredi.

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